Marne : 18 et 19 ans de réclusion criminelle pour deux jeunes assassins d'un camarade lycéen

La jeune fille, qui a reconnu être l'inspiratrice du meurtre, a écopé de la plus lourde peine.
La jeune fille, qui a reconnu être l'inspiratrice du meurtre, a écopé de la plus lourde peine. © AFP
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Europe 1 avec AFP , modifié à
La cour d'assises des mineurs de la Marne a condamné à 18 et 19 ans de réclusion criminelle un jeune homme et une jeune fille de 20 ans pour le meurtre, en 2018, de l'ex-petit ami de celle-ci à Mourmelon-le-Grand.

La cour d'assises des mineurs de la Marne a condamné vendredi à 18 et 19 ans de réclusion criminelle respectivement une jeune homme et une jeune fille de 20 ans pour l'assassinat d'un camarade lycéen en 2018, à Mourmelon-le-Grand (Marne). À l'issue du procès, tenu à huis-clos depuis mardi, les jurés sont restés en deçà du réquisitoire de l'avocate générale, Ombeline Mahuzier, qui avait requis 20 ans contre les deux accusés. "J'ai retenu l'excuse de minorité, car les accusés", 17 ans au moment des faits, "n'avaient pas pu mesurer la gravité et l'étendue de leurs actes", avait-elle indiqué durant une suspension d'audience. 

Les deux "sont co-auteurs de l'assassinat de Kevin. Ils ont tous les deux du sang sur les mains", avait-elle ajouté. Le procès avait basculé dès son ouverture lorsque l'accusée, O., condamnée à la plus lourde peine, avait reconnu toute sa responsabilité. Témoin directe de l'agression du 2 juin 2018, elle avait dénié pendant toute l'instruction être l'inspiratrice du meurtre de son ex-petit ami, qui a succombé à 17 ans à 34 coups de couteau portés par A., alors un de ses flirts. 

Absence de mobile

Selon Me Fanny Quentin, avocate des parents de Kevin, la jeune fille a reconnu devant le tribunal avoir "menti sur tout, y compris sur les épisodes de distanciation qu'elle avait décrits pour justifier sa non-intervention pendant le meurtre de Kevin. Y compris sur l'accusation de viol qu'elle portait à l'encontre de Kevin pour chauffer A.". 

Après le jugement, l'avocate a fait part du "soulagement" des parents "enfin entendus et écoutés". "Mais ils ne savent toujours pas pourquoi leur fils est mort, les accusés n'ayant livré aucun mobile". A. "ne peut qu'exprimer des regrets, il a démontré qu'il était capable de prendre sa part de responsabilités", a commenté son avocat,Me Mourad Benkoussa, précisant qu'il ne ferait pas appel.  L'audience a montré qu'il "ne s'agissait pas "d'amants diaboliques mais d'adolescents numériques, des gamins", a-t-il ajouté, en écho à une déclaration du procureur de Reims, Matthieu Bourrette. 

Guet-apens 

L'instruction avait établi que l'accusée avait donné rendez-vous à la victime dans le parc du Bois des Sœurs alors qu'ils ne se voyaient plus depuis trois mois. Les deux accusés s'étaient rencontrés une heure avant le meurtre, à la médiathèque de Mourmelon-le-Grand, pour parfaire les derniers détails du guet-apens tendu à Kevin. Si la jeune fille a multiplié les versions avant le procès, A. n'a lui jamais varié de version. Passionné d'armes et de reconstitutions d'épisodes militaires, et fou amoureux d'O., selon son entourage, il avait admis dès sa garde à vue, le 4 juin 2018, être l'auteur des coups mortels portés avec un couteau américain des années 40, cadeau de sa famille.