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Maxime Dewilder avec Jean-Jacques Héry et AFP
Entre 5.000 et 10.000 pompiers professionnels, selon les syndicats, ont manifesté mardi après-midi à Paris pour dénoncer le manque d'effectifs et de reconnaissance d'une profession "livrée à-elle même".
REPORTAGE

Entre 5.000 et 10.000 pompiers professionnels, selon les syndicats, ont manifesté mardi après-midi à Paris pour dénoncer le manque d'effectifs et de reconnaissance d'une profession "livrée à-elle même" face à l'explosion des demandes de secours et d'assistance.

Parti peu après 14 heures de la place de la République, le cortège de sapeurs-pompiers "en colère" venus des quatre coins de la France a défilé bruyamment et dans une ambiance bon enfant, avec sifflets, sirènes et fumigènes, en direction de la place de la Nation, a constaté un journaliste de l'AFP.

Quelques heurts avec la police, qui encadrait le défilé, ont eu lieu en fin d'après-midi, au moment de la dispersion mais la tension est très vite retombée. Les pompiers étaient pour beaucoup vêtus de leurs manteaux bleu marine avec bandes jaunes fluorescentes. Certains brandissaient des pancartes barrées de slogans tels que "Faire plus avec moins, bienvenue chez les pompiers" ou "Stop au mépris du politique".

"On ne tient pas compte de l'âge de départ à la retraite"

"Le gouvernement ne nous soutient plus du tout, il y a de plus en plus d'agressions, que ce soit verbal ou physique", livre un pompier interrogé par Europe 1. "Je suis là pour défendre une profession où l'on ne tient pas compte de l'âge de départ à la retraite", explique-t-il encore. "Vous allez avoir des gens qui vont porter secours non plus avec un âge de 50 ans mais 60 ans. Imaginez quelqu'un de 60 ans qui monte une échelle en pleine nuit à trois heures du matin pour aller à votre fenêtre s'il y a un appartement en feu… Pour ce type de profession, c'est carrément suicidaire."

"Moins de formations, de compétences"

Les syndicats réclament également une revalorisation de la prime de feu (28% du salaire de base, contre 19% actuellement) à hauteur des primes de risques accordées aux policiers et gendarmes. "On est répartis dans nos casernes, donc la population ne se rend pas toujours compte de nos difficultés. La baisse des effectifs fait qu'il y moins de formations, de compétences. Mais on n'a aucune réponse, le ministère de l'intérieur et les collectivités locales (qui financent les SDIS (Services d'incendie et de secours) et payent les pompiers, ndlr) se renvoient la balle", a déploré Nathalie Kaszubiak, secrétaire générale du syndicat FO des personnels administratifs des SDIS.