Macron veut un "nouveau contrat social" : "On ne dirige pas un pays comme une entreprise", lui répond Pavageau

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Romain David , modifié à
Devant les parlementaires, le président de la République a annoncé vouloir réunir les syndicats le 17 juillet, pour élaborer "un nouveau contrat social". Ce qui ne plaît pas au nouveau secrétaire général de FO Pascal Pavageau.
INTERVIEW

Devant le Congrès, Emmanuel Macron a souhaité jeter les bases d'"un nouveau contrat social". Et pour donner corps à son projet, le chef de l'Etat a convié les partenaires sociaux autour de la table le 17 juillet. Un rendez-vous que certains pourraient bien bouder. "On ne se rendra pas le 17 à l'Elysée pour signer quelque contrat que ce soit", a réagi mercredi le nouveau secrétaire général de FO, Pascal Pavageau, au micro d'Europe 1. "On n'a pas besoin d'un contrat social. D'ailleurs, on ne dirige pas un pays comme on dirige une entreprise", tacle-t-il.

L'héritage du siècle passé. Alors qu'Emmanuel Macron a promis un "Etat providence du XXIème siècle", le syndicaliste tient à prendre la défense des acquis du siècle passé. "L'Etat providence c'est la République, l'Etat providence c'est la sécurité sociale collective, l'Etat providence c'est les statuts, l'Etat providence c'est les conventions collectives, c'est le service public républicain", énumère-t-il.

L'individu avant le collectif. Pascal Pavageau fustige un exécutif qui depuis un an "marche seul", appliquant selon lui une politique qui répond à une "logique petit à petit d'individualisation et de casse des droits collectifs". "On assiste à une logique de dire : on supprime les droits collectifs qui sont basés sur la cotisation […] pour passer à une pseudo protection de la part de l'Etat mais sous condition", relève-t-il a propos des dernières réformes, en matière notamment d'assurance-chômage. Le syndicaliste déplore ainsi un recul du principe d'universalité : "Ce que dit le président de la République c'est : 'si vous voulez toucher une aide pour retrouver un emploi, faite d'abord la démonstration de respecter certains critères'".

"Ce changement de monde auquel appelle le président de la République, de façon totalement idéologique en cassant les cadres collectifs, nous n'en voulons pas !", conclut le leader de FO.