Loi Travail : un sociologue condamné à 6 mois avec sursis pour violences sur un policier

Estimant qu'il était "venu avec l'intention d'en découdre", le parquet avait requis huit mois de prison avec sursis.
Estimant qu'il était "venu avec l'intention d'en découdre", le parquet avait requis huit mois de prison avec sursis. © ALAIN JOCARD / AFP
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avec AFP , modifié à
Nicolas Jounin a été condamné jeudi à six mois de prison avec sursis pour avoir frappé un policier au printemps, lors d'une manifestation contre la loi Travail.

Un sociologue de 35 ans, Nicolas Jounin, a été condamné jeudi à Bobigny à six mois de prison avec sursis pour avoir frappé un policier au printemps lors d'une manifestation contre la loi Travail, des faits qu'il dément.

D'après le témoignage d'un commissaire de police. Estimant qu'il était "venu avec l'intention d'en découdre", le parquet avait requis huit mois de prison avec sursis. "Mon client se réserve le droit de faire appel", a réagi auprès Me Raphaël Kempf. L'avocat, qui juge que "la relaxe s'imposait", dénonce notamment le fait que la décision du tribunal ne s'appuie que sur le témoignage d'un commissaire de police, "qui présente des contradictions".

Qui a frappé qui ? 28 avril 2016, 8h40. L'ancien maître de conférences de l'université Paris-VIII, qui milite à la CGT, est interpellé à Saint-Denis après qu'un cortège d'une centaine de manifestants s'est retrouvé "au contact" de policiers qui tentaient de leur barrer la route. À la barre du tribunal de Bobigny, le fonctionnaire blessé a raconté avoir "reçu une percussion au thorax", avant d'être "piétiné" et de recevoir un coup de pied au visage, sous la visière de son casque. "Impossible" toutefois d'identifier son agresseur. Le commissaire divisionnaire présent sur place est lui formel : c'est Nicolas Jounin qui l'a frappé.

Une "scène hallucinante de violence collective". Dans les procès-verbaux, il décrit "un homme de type européen, aux cheveux blonds courts et à la calvitie partielle". Or, le manifestant portait ce jour-là un bonnet, selon son témoignage et des captures de vidéo présentées lors de son procès. La procureure avait livré un réquisitoire sévère, condamnant une "scène hallucinante de violence collective, où 150 personnes enragées tentent de forcer un barrage de police". 

"Je ne crois pas qu'il soit venu là dans une intention pacifiste, bien au contraire, je crois qu'il est venu là avec l'intention d'en découdre", avait-elle dit, prenant pour preuve le fait que le prévenu avait sur lui des ampoules de sérum physiologique en prévision des gaz lacrymogènes.