L'interdiction des encres bleues et vertes «met des bâtons dans les roues» des tatoueurs
Les amateurs de tatouage pourront-ils encore se faire tatouer avec de l'encre bleue ou verte ? Avec l'interdiction de ces deux encore depuis le début 2023, pour leur toxicité pour la santé humaine, les salons de tatouage se retrouvent dans le flou, et craignent de ne pas avoir de véritables alternatives.
Sera-t-il encore possible de se faire un tatouage vert ou bleu dans les prochains mois ? Depuis le 4 janvier 2023, ces encres sont interdites par l'Union européenne pour cause de toxicité pour la santé humaine . Face à cette nouvelle réglementation, les professionnels du tatouage ne décolèrent pas et dénoncent une mise en conformité difficile qui chamboule la profession.
Alors, dans les salons de tatouage, l'heure est au noir et blanc. Des couleurs déjà prisées par les clients, et qui arrangent les gérants, les fournisseurs n'ayant pas eu de temps pour s'adapter aux nouvelles normes européennes. "Ça nous met des bâtons dans les roues", reconnaît Tak, tatoueur depuis 5 ans.
Des nouvelles encres aux résultats incertains
"On va rencontrer des difficultés avec les clients qui souhaitent par exemple du vert ou du bleu. Parce que le problème c'est que bon, on ne peut pas fournir les encres", puisqu'elles ont été retirées du marché, explique-t-il au micro d'Europe 1.
Alors, ce tatoueur parisien s'est "orienté vers la gravure, parce que la gravure ne nécessite pas de couleur". D'autant que les nouvelles encres respectant les normes coûtent 3 à 4 fois plus que les anciens flacons, pour un résultat incertain.
Des professionnels inquiets
"On est très inquiet pour les prochains mois et années à venir par rapport à cette réglementation", s'alarme Karine Grenouille, porte-parole du Syndicat national des artistes tatoueurs. Si les tatoueurs ne peuvent plus travailler avec des produits conformes, ils vont petit à petit être poussés à utiliser leurs derniers flacons et on aura plus du tout de cadre pour le suivi, les complications, etc", note-t-elle.
Le syndicat se rendra le 8 février prochain au ministère de l'Économie. Objectif : faire pression sur la Commission européenne et obtenir un report de l'interdiction.