L’île de Sein, ce symbole du dérèglement climatique

© Laure Dautriche/Europe 1
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Laure Dautriche et B.B , modifié à
Pour protéger cette terre grignotée par l’érosion, le maire fait construire un mur de protection.
REPORTAGE

L’ile de Sein est, selon plusieurs experts, un symbole du dérèglement climatique. Et sur ce bout de terre d’un demi-kilomètre carré de la pointe du Raz, en Bretagne, les tempêtes sont de plus en plus nombreuses. L’île est grignotée, menacée par l’érosion. Et se sent de plus en plus vulnérable.

Un mur de protection en construction. Depuis quelques années, à chaque tempête, la houle s’abat sur les maisons, jusque dans le centre-ville de l’île. Les digues, elles, se brisent sous la force des vagues. A tel point que le maire Dominique Salvert est en train de faire construire un mur de protection de 170 mètres sur trois mètres de haut (photo ci-dessous) pour éviter que l’île soit à nouveau grignotée.

mur

"Il y a des phénomènes plus importants et plus violents". "S’il n’y a pas de protection, il n’y a pas d’île, pas de ville possible. On parle d’une falaise constituée de galets et de terre glaise et on a perdu par endroits presque trois mètres de côtes. En 2013-2014, on a eu 12 tempêtes de rang. D’habitude, on a une ou deux tempêtes dans l’année. Il y a des phénomènes plus importants et plus violents, des désordres nouveaux", a-t-il raconté au micro d’Europe 1. Des évolutions naturelles qui ont un coût : reconstruire une digue de béton coûte environ 500.000 euros.

"Si l’eau monte, il faut monter avec !" A deux pas de la maison de Didier, l’ile ne fait plus que 25 mètres de large. Pour cet habitant, il faut agir dès maintenant pour éviter qu’elle ne soit un jour coupée en deux : "nous, on ne sera plus là, mais la nature, elle, sera toujours là donc si on veut que nos enfants vivent bien, il faut que l’on commence à s’en préoccuper sérieusement. Si l’eau monte, il faut monter avec !  On peut remonter les quais, ce n’est pas la Méditerranée ici, et on aurait une bonne marge de sécurité."

Et aujourd’hui, pour protéger leur île, les habitants mettent en garde les touristes dès leur arrivée : "N’emportez pas de galets en souvenir", est-il inscrit sur les prospectus. "Pour nous, le galet est vital, c’est notre rempart contre l’érosion."

>> Europe 1 fait l'état des lieux de la planète vendredi, avec une matinale spéciale réalisée en Bretagne, sur l'île de Sein