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Victor Dhollande, édité par Rémi Duchemin
Onze ressortissants français ont récemment été condamnés à mort et sont actuellement détenus en Irak. La sœur de l’un d’eux témoigne sur Europe 1 de son désarroi face à l’inaction, selon elle, des autorités françaises.

Il y a un peu plus d’un mois, 11 ressortissants français qui ont rejoint les rangs de l’Etat islamique en Syrie ont été condamnés à mort en Irak. Depuis, ils sont en prison à Bagdad. Leurs familles, via le Collectif Familles unies, ont lancé un appel vendredi au gouvernement français pour qu’ils soient rapatriés et jugés en France, mais l’exécutif s’y oppose. La sœur de l’un deux accuse sur Europe 1 l’Etat français de vouloir les laisser mourir.

"Des tortures à l’électrochoc, à coups de batte de base-ball"

 Brahim Nejara est parti en Syrie en 2013. Originaire de la banlieue lyonnaise, cet homme de 33 ans est accusé par le renseignement français d’avoir facilité l’envoi de djihadistes vers la Syrie. Sa grande sœur Nadia a pu l’avoir quelques minutes au téléphone il y a trois semaines et témoigne de ses conditions de détention en Irak. "Les tortures à l’électrochoc, à coups de batte de base-ball. Les mains liées, les yeux bandés et les pieds liés…", énumère la jeune femme. "Ils les laissent pourrir au soleil pendant de longues heures, c’est horrible. Ils les traitent comme des animaux."

Brahim Nejara demande à être jugé en France pour les crimes qu’il a commis aux côtés de l’Etat islamique. Et sa sœur ne comprend pas pourquoi la France refuse ce rapatriement. "On a vraiment collaboré avec la DGSI. Et maintenant qu’il est détenu en Irak, ils ne font rien pour le ramener en France", accuse Nadia. "L’Etat français veut les laisser mourir. C’est plus simple pour eux. Pour l’opinion publique."

Pour mettre encore un peu plus la pression sur le gouvernement, elle a décidé de porter plainte contre l’Etat français pour non-assistance à personne en danger.