Aliza Bin-Noun, Europe 1, 1280 1:59
  • Copié
Grégoire Duhourcau , modifié à
Alors que les actes antisémites se multiplient en France, Aliza Bin-Noun, ambassadrice d'Israël en France, assure sur Europe 1 qu'Israël accueillera tous les juifs qui souhaitent venir, mais "la peur ne doit pas être la raison pour laquelle on décide de quitter la France".
INTERVIEW

En augmentation en France de 74% en 2018, les actes antisémites semblent se multiplier ces dernières semaines. "Les juifs de France sont des français, tout d’abord. Mais il y a des personnes ici qui ne l’acceptent pas", a constaté mardi Aliza Bin-Noun, ambassadrice d'Israël en France, au micro de Matthieu Belliard sur Europe 1. Mardi, le ministre israélien de l'Immigration a appelé les juifs français à rejoindre l'État hébreu. "C’est la décision de chacun. C’est une décision personnelle", estime Aliza Bin-Noun, qui assure que "s'ils décident de rentrer en Israël, ils seront bien accueillis". Mais "la peur ne doit pas être la raison pour laquelle on décide de quitter la France". "Les juifs ne doivent pas avoir peur en France, estime-t-elle.

"L’antisémitisme, une maladie chronique". D'après elle, l'antisémitisme "est une maladie chronique et malheureusement, pas seulement pour les Français. On voit ce phénomène se renforcer en Europe et dans le monde en général. C’est très triste que 70 ans après la Shoah, on soit toujours confronté à ce sujet de l’antisémitisme".

>> De 17h à 20h, c’est le grand journal du soir avec Matthieu Belliard sur Europe 1. Retrouvez le replay ici

"On s’exprime d’une manière très ouverte". Aliza Bin-Noun, qui explique avoir "des échanges avec les autorités françaises", assure que celles-ci "font beaucoup pour protéger tous les citoyens français, y compris les juifs", mais "il faut toujours voir ce que l'on peut faire de plus pour sécuriser leur vie en France". Elle déplore notamment le fait qu'"aujourd'hui, on s’exprime d’une manière très ouverte, très claire, contre les juifs, contre Israël et on fait le lien entre les deux".

Elle explique par ailleurs que l'antisémitisme et l'antisionisme "sont très liés" : "L'antisionisme est une forme réinventée de l'antisémitisme." Les antisionistes "nient le droit du peuple juif d'avoir un État". Cette contestation de l'existence de l'État hébreu "se traduit" par l'antisémitisme, selon elle. "Il faut le prendre en compte et faire face à ce défi", conclut-elle, alors que des députés militent pour que l’antisionisme soit reconnu lui aussi comme un délit