Les jeunes ont "une conscience politique qui doit être encouragée"

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Pour le sociologue Michel Fize, invité du Grand direct de l'actu, l'âge du droit de vote devrait passer à 16 ans. Un avis que ne partagerait pas la majorité des intéressés.

La question fait débat depuis plusieurs années au sein de la société française. Devrait-on pouvoir voter dès 16 ans ? En 2013, la ministre déléguée à la Famille, Dominique Bertinotti, avait planché sur un projet de "pré-majorité" accordant d'avantage de droits aux 16-18 ans, dont celui de pouvoir voter. Une initiative restée lettre morte sur laquelle est revenu le sociologue Michel Fize dans le Grand direct de l'actu vendredi.

Développer sa conscience politique. "Il y a toujours une réticence à la réforme dès lors qu'il s'agit d'augmenter les droits des jeunes", analyse le sociologue Michel Fize. Invité du Grand direct de l'actu sur Europe 1, le spécialiste estime qu'abaisser la majorité inscrirait les jeunes "dans une échelle de responsabilité progressive". Il y a déjà une liste importante de choses que l'on peut faire à 16 ans : "adhérer à un syndicat, signer son premier contrat de travail, passer la conduite accompagnée, devenir pompier volontaire, ouvrir un compte en banque, créer une association", détaille-t-il. Pour lui, les jeunes ont déjà "une conscience politique qui doit être encouragée."

Le lycée, une étape clef. À l'inverse, pour Zoia Guschlbauer, elle-même lycéenne et présidente du syndicat FIDL, abaisser le droit de vote à l'entrée au lycée "parait compliqué". Pour la jeune fille, ce sont précisément les enseignements reçus durant ces trois années qui vont permettre aux jeunes de développer leur conscience citoyenne. La majorité des lycéens ne sont pas engagés politiquement […] et la majorité des lycéens avec qui l'on discute ne se sentent pas capable d'aller voter ", souligne-t-elle dans le Grand direct de l'actu.

"Soyez audacieux, n'ayez pas peur !", lui répond Michel Fize, qui concède néanmoins la nécessité de mettre en place "un enseignement des institutions politiques". "Il ne faut pas avoir peur d'enseigner les idéologies politiques, ce n'est pas un vilain mot", conclut-il.