Les jeunes médecins voudraient s'installer en libéral mais craignent l'échec économique

Les médecins renoncent à s'installer en libéral, par peur de l'échec économique, selon une étude.
Les médecins renoncent à s'installer en libéral, par peur de l'échec économique, selon une étude. © PHILIPPE HUGUEN / AFP
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avec AFP
Selon une étude publiée jeudi par l'Ordre des médecins, une majorité d'internes souhaiteraient s'installer en libéral, mais très peu le font réellement, craignant l'échec économique. 

Les trois quarts des internes en médecine aimeraient s'installer en libéral, en priorité près de leur famille et des services publics, mais une majorité redoute "l'échec économique", selon une enquête de l'Ordre des médecins présentée jeudi.

"Aspiration à l'installation en libéral". Les futurs médecins ont "une véritable aspiration à l'installation en libéral", constate le Conseil national de l'Ordre des médecins (Cnom) dans un communiqué. Selon une étude de la commission jeunes médecins du Cnom réalisée en janvier et février, sur 2.443 internes interrogés, "75% envisagent ce mode d'exercice", avec ou sans une activité salariée en complément. Mais "dans les faits, seuls 12% des nouveaux inscrits à l'Ordre des médecins en 2018 exercent en libéral, quand 62% sont salariés" et 23% remplaçants, ajoute le Cnom.

Un "décalage entre volonté et réalité" lié notamment à une "réelle appréhension du risque économique: six internes sur dix (59%) disent "craindre l'échec", malgré les diverses aides financières à l'installation existantes. Ces incitations sont d'ailleurs jugées moins déterminantes (41%) dans le choix du futur lieu d'exercice que la "proximité familiale" (61%) et l'accès aux services publics (62%). Les internes prévoient aussi de se déterminer en fonction des horaires de travail (82%) et de leur conjoint, dont l'influence sera décisive pour 86% de ceux qui vivent en couple.

"Des freins à lever". Autant de "facteurs qui peuvent s'avérer dissuasifs", selon l'Ordre, qui estime qu'il existe "des freins à lever" pour faciliter l'installation en libéral "sans céder à l'appel des mesures coercitives qui seraient totalement contre-productives". Une allusion aux tentatives récurrentes de remise en cause de la liberté d'installation des médecins, notamment en début de carrière, pour pallier les déserts médicaux. Plébiscitée par 84% des Français selon un sondage publié en mars, cette contrainte a été repoussée lors de l'examen du projet de loi santé à l'Assemblée nationale.