Les Français de plus en plus nombreux à être touchés par la précarité énergétique

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Carole Ferry, avec A.H.

Personnes âgées, familles monoparentales ou jeunes de moins de 30 ans, de plus en plus de Français se chauffent moins pour éviter de payer de trop grosses factures d'électricité.

De plus en plus de ménages n'ont pas les moyens de se chauffer suffisamment. C'est ce que révèlent les derniers chiffres de l'observatoire national de la précarité énergétique, qui seront présentés mardi matin et qu'Europe 1 a pu consulter en exclusivité. Selon nos informations, près de six millions de ménages sont concernés, soit une hausse de 17 % en dix ans.

Des logements plus vieux et mal isolés. Dans les trois-quarts des cas, les ménages en situation de précarité énergétique sont locataires. Ils gagnent en moyenne 15.000 euros par an, ce qui est moins que la moyenne des Français. Et paradoxalement, leur facture de gaz et d'électricité est beaucoup plus élevée que le reste de la population, en moyenne 500 euros de plus sur une année. En effet, ils vivent souvent dans des logements anciens, mal isolés et humides, donc difficiles à chauffer. 

Les jeunes préfèrent les pulls aux grosses factures. Les personnes âgées et les familles monoparentales sont particulièrement touchées par ces restrictions de chauffage. Mais l'observatoire national de la précarité énergétique constate également que de plus en plus de jeunes de moins de 30 ans sont contraints de baisser le thermostat, voire de le couper totalement. "Je le mets souvent 20 minutes quand j'arrive chez moi pour chauffeur un peu… Mais après j'éteins, car ça consomme beaucoup et le loyer est déjà très cher", soupire une jeune Parisienne. "Je ne mets le chauffage qu'à partir de 23h car la nuit, la consommation est divisée par trois", explique un Francilien. "Moi, je ne le mets pas du tout. C'est un chauffage électrique et c'est trop cher. Je payais 70 euros d'électricité pour un 30 m²…", déplore une autre. Plutôt que de réchauffer son appartement, la jeune femme préfère mettre "des grosses chaussettes et des gros pulls" et "compter un peu sur les voisins du dessous et du dessus".

Selon l'observatoire de la précarité énergétique, il faudrait que la facture des ménages concernés soit réduite de 735 euros par an, soit grâce a une aide d'État, soit grâce a des travaux d'isolation thermique.