Une enquête ouverte après une vidéo montrant une fillette rendue à son père, qu'elle accuse d'attouchements

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La vidéo d'une fillette de neuf ans accusant son père d'attouchements est devenue virale sur les réseaux sociaux, ce qui a mené la police à ouvrir une enquête. Néanmoins, la petite fille a été remise à son père par des policiers.

Dans une vidéo relayée sur WhatsApp puis Twitter depuis mercredi, une fillette de 9 ans répète : "Je ne veux pas le voir", "Je ne veux pas qu'il pose son sexe sur mon sexe". Des accusations d'attouchements envers son père qui n'ont pas empêché des policiers de lui remettre Lily-Rose à la sortie de l'hôpital où elle se trouvait. Une enquête a été ouverte, dévoile Marie Claire.

Une fillette escortée par des policiers

La témoin qui partage cette vidéo, probablement une femme présente à l'hôpital, a accompagné sa publication d'un texte : "Nous étions de plus en plus nombreux dans le hall de l'hôpital pour apporter notre soutien à Lily-Rose et à sa mère, un soutien plutôt silencieux car nous voulions simplement que Lily sache qu'elle n'était pas seule." Face à cette mobilisation, un médecin aurait demandé à la témoin de quitter les lieux avant d'appeler des renforts. "Des policiers tous très musclés arrivent et nous regardent. (...) Lily est partie avec son père, encadrée de policiers", raconte-t-elle. 

La témoin précise que la mère de la fillette était également présente "en larmes, tenant à la main deux sacs de peluches à sa fille, impuissante car elle vient d'être condamnée à 9 mois de prison ferme pour n'avoir pas envoyé sa fille chez un père dont elle dénonce les agissements depuis l'âge (de sa fille, ndlr) de 4 ans et demi."

Une enquête rapidement ouverte

En quelques heures, la vidéo est devenue virale. Interpellée sur les réseaux sociaux, la police nationale a répondu que le document avait été transmis aux enquêteurs de la police judiciaire Pharos - une cellule spécialisée dans la cybercriminalité - "pour enquête", demandant de ne plus la relayer. Adrien Taquet, secrétaire d'État chargé de la Protection de l'enfance, ainsi que la ministre de la Santé et des Solidarités Agnès Buzyn, ont réagi sur Twitter. "Face aux images, chacun veut comprendre les circonstances de ces cris glaçants", a écrit la ministre.

Une plainte classée sans suite, selon le procureur de Martinique

Si aucune information n'a été communiquée sur l'hôpital dans lequel la scène s'est déroulée, il s'agit probablement d'un établissement de Martinique. Renaud Gaudeul, procureur de la République à Fort-de-France, a confié à RCI, la radio des Antilles, qu'une plainte avait été déposée "il y a plusieurs années pour des faits d'attouchements. Simplement, ces faits ont été classés sans suite".

Il a ensuite précisé qu'en juillet 2015, une décision de justice avait acté que l'enfant devait être placée chez sa mère mais avec un droit de visite et d'hébergement classique chez son père. "Depuis cette époque-là, ce droit n'est pas respecté, de sorte que la mère a été condamnée pour ce fait de non-représentation de l'enfant."