Les braqueurs de Villiers-sur-Marne à nouveau devant la justice

En première instance, Rédoine Faïd avait écopé de 18 ans de réclusion.
En première instance, Rédoine Faïd avait écopé de 18 ans de réclusion. © AFP
  • Copié
Guillaume Biet édité par C.O.
La cour d'assises de Paris rejuge à partir de mardi huit hommes, dont "le caïd médiatique" Redoine Faïd accusé d'être impliqué dans le braquage avorté qui a coûté en 2010 la vie d'une policière municipale.

Un braquage avorté, une fuite sur l'autoroute et la mort de la policière municipale Aurélie Fouquet en mai 2010 à Villiers-sur-Marne : la cour d'assises de Paris rejuge à partir de mardi huit hommes, dont "le caïd médiatique" Redoine Faïd, faux repenti, auteur d'une spectaculaire évasion en 2013 à Sequedin.

"Je suis convaincu qu'il n'était pas sur les lieux". Dans l'affaire de Villiers-sur-Marne, il clame son innocence. Car il n'aurait pas participé à la fusillade qui a conduit à la mort de la policière. D'après son avocat, Me Cohen-Sabban, Rédoine Faïd n'a en effet rien à voir avec ceux qui ont tiré sur la policière municipale : "Ce procès est révélateur d'une nouvelle catégorie de bandits qui sont prêts à tout pour ne pas être pris, y compris à tuer. Dans cette affaire, il y aurait d'autres personnes qui n'auraient jamais tiré. Je pense à Rédoine Faïd. Je suis convaincu qu'il n'était pas sur les lieux et qu'il n'a même pas participé à l'élaboration du projet. Les gens qui l'ont accompli n'ont pas besoin d'un Rédoine Faïd pour mener à bien ce genre d'affaire", assure l'avocat.

Mais les enquêteurs sont convaincus que ce spécialiste des attaques de fourgons blindés était l'organisateur du commando. Car la veille des faits, il avait été filmé avec les véhicules du commando, dans ce qui ressemble à des repérages. Son frère, Fisal, qui avait pris la fuite vers l'Algérie dès le lendemain de la fusillade, avait été arrêté là-bas, soupçonné d'être le tireur. 

Un procès jusqu'au 13 avril. En avril 2016, à l'issue d'un procès fleuve, la cour d'assises avait finalement condamné huit accusés à des peines allant de un à trente ans de prison dont 18 ans pour Redoine Faïd et 20 ans pour Fisal. Mais les sept semaines du procès n'avaient pas permis de faire toute la lumière sur les faits, faute d'éléments matériels. Le ministère public, qui avait réclamé des peines allant jusqu'à 30 ans de réclusion criminelle, avait fait appel, comme six des accusés. Ce nouveau procès est prévu jusqu'au 13 avril.