Les abus sexuels au sein de l'Église sont «une manière de renier le Christ», observe Monseigneur Matthieu Rougé

Monseigneur Matthieu Rougé, évêque de Nanterre, était l'invité d'Europe Matin vendredi. 1:32
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Laura Laplaud , modifié à
Il y a un an la Commission indépendante sur les abus sexuels dans l'Église (Ciase) évaluait à près de 330.000 mineurs victimes d’abus sexuels depuis 1950. Depuis l'Église tente de reprendre les choses en main et de rassurer les fidèles. Monseigneur Matthieu Rougé, évêque de Nanterre, invité d'Europe Matin vendredi, les appelle à garder l'espérance.

Fin 2021, le rapport de la Ciase, la Commission indépendante sur les abus sexuels dans l'Église, révélait l'ampleur des violences internes à l'institution. Pour un traitement plus efficace des délits commis au sein de l’Église, la Conférence des évêques de France a d’instauré début décembre un "tribunal pénal national épiscopal", une première dans le monde. Si l'Église prend ainsi le taureau par les cornes, l'institution pourra-t-elle se purifier ? "C'est indispensable d'y travailler. Ce qui est important, c'est d'avoir fait ce travail de vérité. Et devant l'ampleur des drames mis en lumière, il y a deux solutions : on baisse les bras ou on se retrousse les manches. Et c'est la deuxième solution que nous avons choisi", a certifié Monseigneur Matthieu Rougé, évêque de Nanterre, invité d'Europe Matin vendredi.

"L'abus sexuel est une sorte de meurtre"

Dans une tribune publiée dans Le Figaro, Mgr Matthieu Rougé déplore les actes de certains hommes de foi. "C'est une manière de renier le Christ que de se laisser aller à des abus sexuels", a-t-il constaté au micro d'Europe 1. "C'est quelque chose d'extrêmement grave. Ce qu'on a découvert dans la société en général, c'est que l'abus sexuel, ce n'est pas d'abord céder à la tentation de la chair, c'est une sorte de meurtre parce qu'on porte atteinte aux plus intimes des personnes."

Il appelle les fidèles à garder l'espérance. "Fidèles au Christ qui nous donne un message d'espérance et de vie, nous travaillons ardemment par les politiques de protection des mineurs que nous mettons en œuvre, que nous évaluons, et aussi par la manière d'accueillir tous ceux qui ont besoin de se décharger d'un drame qu'ils auraient vécu."