L'Église catholique se dote d'un porte-parolat sur la fin de vie

Hopitâl
Dans son communiqué, la CEF s'inquiète de ce que le projet de loi "ouvrirait la voie, pour la première fois en France, à une possible légalisation du suicide assisté et de l’euthanasie". © ALINE MORCILLO / HANS LUCAS / HANS LUCAS VIA AFP
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avec AFP
L'Eglise catholique annonce la mise en place d'un porte-parolat dédié à la présentation du projet de loi sur la fin de vie, à quelques heures du Conseil des ministres. Trois évêques et deux archevêques seront les porte-parole, la Conférences des évêques de France a confirmé porter une attention très particulière sur le sujet. 

A quelques heures de la présentation du projet de loi sur la fin de vie en Conseil des ministres, l'Église catholique a annoncé mercredi qu'elle se dotait d'un porte-parolat dédié, signe de sa détermination sur ce "sujet de société majeur". "Au regard des nombreuses échéances, parlementaires notamment, qui jalonneront l’actualité des semaines et mois à venir", la Conférence des évêques de France (CEF) a nommé un porte-parolat de quatre évêques "tous particulièrement mobilisés" sur "cette question infiniment grave et complexe de l’accompagnement des personnes en fin de vie", affirme la CEF dans un communiqué.

Les quatre porte-parole sont Pierre-Antoine Bozo (évêque de Limoges), Matthieu Rougé (Nanterre), Emmanuel Gobilliard (Digne, Riez et Sisteron) ainsi que l'archevêque de Tours Vincent Jordy. Monseigneur Jordy a mis en garde fin décembre contre une "rupture de digue". Monseigneur Rougé a dit en mars, après une interview du président de la République Emmanuel Macron qui a évoqué les Ehpad comme cadre possible d'une aide à mourir, son "impression que dans la "start-up nation", les personnes non-productives n'ont plus droit de cité".

La peur d'être un poids 

"Il y a chez les personnes âgées une telle peur d'être un poids pour leur entourage qu'elles en arrivent à se dire "c'est peut-être la solution", a affirmé à l'AFP Monseigneur Gobilliard après avoir fait le tour des Ehpad de son diocèse. Selon l'évêque, qui au début des années 1990 a accompagné quelque 200 malades du VIH en fin de vie à l'hôpital Spallanzani de Rome, "l'attention personnelle et spirituelle éteint la demande d'euthanasie".

Dans son communiqué, la CEF s'inquiète de ce que le projet de loi "ouvrirait la voie, pour la première fois en France, à une possible légalisation du suicide assisté et de l’euthanasie". Lors de son assemblée de printemps à Lourdes en mars, la CEF a voté une déclaration appelant à "ne pas dévoyer la fraternité" et dénonçant "la mort provoquée". Autre signe de sa détermination, elle s'est aussi dotée d'un pôle dédié aux affaires institutionnelles pour mieux se faire entendre.