Gabriel Matzneff définitivement privé d'aide publique, assure Roselyne Bachelot

Gabriel Matzneff est visé par une enquête pour viols sur mineur de moins de quinze ans.
Gabriel Matzneff est visé par une enquête pour viols sur mineur de moins de quinze ans. © JACQUES DEMARTHON / AFP
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Europe 1 avec AFP , modifié à
La ministre de la Culture Roselyne Bachelot a indiqué à l'occasion d'un entretien publié jeudi par Livres Hebdo que l'écrivain Gabriel Matzneff, accusé de viols sur mineur de moins de quinze ans, était désormais privé de l'allocation publique qu'il touchait depuis plusieurs années.

L'écrivain Gabriel Matzneff, visé par une enquête pour viols sur mineur de moins de quinze ans, est définitivement privé de l'aide publique qu'il a longtemps touchée, a indiqué jeudi la ministre de la Culture Roselyne Bachelot à Livres Hebdo. "Je peux vous assurer que Gabriel Matzneff ne touche plus son allocation", a-t-elle déclaré au sujet de l'allocation pour écrivains à faibles revenus versée depuis 2002 par le Centre national du livre (CNL). Elle n'a pas précisé quand avaient cessé les versements.

"Cette allocation n'est pas justifiée"

Le scandale avait éclaté à l'occasion de la parution début janvier d'un récit de l'éditrice Vanessa Springora, "Le Consentement", sur les années où elle avait été entraînée à 14 ans dans une relation avec Gabriel Matzneff, qui en approchait 50. Quatre jours après cette parution, le ministre de la Culture Franck Riester avait recommandé de mettre fin à cette aide d'un établissement public. "Cette allocation n'est pas justifiée et n'aurait pas dû perdurer", avait-il écrit. Mais le sort de ce dossier n'était pas connu depuis. 

Interrogée par le mensuel littéraire, Roselyne Bachelot a estimé que le débat restait d'actualité. "'Le Consentement' est un livre extrêmement important, qui a introduit une réflexion fine sur ce qui constitue une agression sexuelle et une situation d'emprise. Je remercie Vanessa Springora", a-t-elle poursuivi.

"Chaque fois qu'il y a des enjeux de pouvoir, des enjeux financiers, il y a des phénomènes d'atteinte sexuelle. Cela doit amener le secteur du livre à réfléchir aux mesures de prévention à mener dans les entreprises, mais aussi à des mesures beaucoup plus proactives, comme un souci de parité dans les jurys des grands prix d'automne et dans les organes de direction des maisons d'édition", a ajouté la ministre.

Le CNL aurait versé plus de 160.000 euros en 18 ans

Gabriel Matzneff était resté édité par Gallimard jusqu'en 2019, et avait remporté en 2013 le prix Renaudot essais pour Séraphin, c'est la fin !, recueil d'articles où il revendique sa pédophilie, entre autres considérations. D'après des informations de presse, le CNL aurait versé plus de 160.000 euros en 18 ans à cet auteur connu dans certains milieux pour son goût des filles et garçons très jeunes.

Cette somme, ainsi qu'un logement social, lui ont assuré sa subsistance, car ses nombreux ouvrages (tomes de journal, romans et essais) se vendaient globalement mal.