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Tatiana Geiselmann (à Strasbourg), édité par Laura Laplaud , modifié à
Ce samedi 2 avril marque le début du ramadan partout dans le monde. Pendant un mois, les musulmans pratiquants vont s'abstenir de manger et de boire de l'aube jusqu'au coucher du soleil. La rupture du jeun aura lieu aux alentours de 20h30. Alors en attendant, à Strasbourg, une famille s'active en cuisine pour préparer chorba, petits pains et pâtisseries arabes.

C'est un mois un peu particulier qui débute ce samedi pour les musulmans pratiquants : le mois du ramadan. Jusqu'au 2 mai prochain, ils vont s'abstenir de boire et de manger pendant toute la journée. Ce n'est qu'une fois le soleil couché qu'ils pourront déguster leur premier repas. Un repas de fête souvent, ponctué de la traditionnelle chorba, la célèbre soupe orientale à base de tomates, d'agneau et de vermicelles, et clôturé par des pâtisseries arabes, préparées des jours en avance.

Dix jours de préparation

Debout devant son plan de travail, Latifa, 62 ans, est en train de malaxer la pâte des makrouts. "La pâte, je l'ai faite la veille, parce qu'il faut qu'elle repose toute la nuit", détaille la Strasbourgeoise d'origine tunisienne. Dans son saladier, un mélange de semoule de blé, de farine, d'huile, de sel et de curcuma. "Et maintenant, il faut ajouter de l'eau", explique la jeune retraitée, joignant le geste à la parole.

Toutes les mesures sont faites à l'œil, car Latifa a l'habitude de préparer ces petits gâteaux à la semoule et aux dattes, les préférés de sa famille. Cela fait déjà dix jours qu'elle s'affaire derrière les fourneaux pour mitonner les mets sucrés et salés qui seront dégustés pendant ce mois de ramadan. Derrière elle, les huit étages du congélateur sont plein à craquer : des feuilles de brick, un incontournable de ce mois de jeun, des pois chiche pour le couscous, du céleri et du persil prédécoupés pour la chorba, des batbouts, petits pains ronds dégustés avec la soupe. "Je prépare tout en avance, comme ça après on ne perd pas de temps en cuisine", justifie l'Alsacienne d'adoption.

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Latifa s'active en cuisine.
Crédits : Tatiana Geiselmann

Une centaine de makrouts

À côté d'elle, sa fille Inès observe les gestes de sa mère. Elle, va tout cuisiner au dernier moment, et surtout repartir avec les boîtes pleines des biscuits qu'a confectionnés sa mère. "Une fois que la pâte a la bonne texture, on va faire un boudin, et mettre la pâte de datte à l'intérieur", poursuit Latifa, imperturbable. Vient ensuite le façonnage, toujours à la main, puis la cuisson, dans de l'huile bien chaude, avant un séjour dans un sirop maison, sorte de substitut de miel.

Au total, il n'aura fallu que deux heures à la Tunisienne d'origine pour préparer une centaine de makrouts. De quoi tenir jusqu'à l'Aïd el-Fitr, la date de fin du ramadan, dans un mois, le 2 mai prochain. A ce moment là, Latifa ré-enfilera son tablier pour une nouvelle fournée.