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Laetitia Drevet , modifié à
Le premier "village Alzheimer" de France accueillera jeudi ses premiers résidents. Conçu comme un "expérimental", il pourrait constituer un modèle alternatif à l'Ehpad, explique Hélène Amieva, directrice de la recherche du village, au micro d'Europe 1. 
INTERVIEW

C’est une première en France. Un village des Landes, créé de toutes pièces et dédié aux malades d’Alzheimer, accueillera jeudi ses premiers résidents. Inspiré d'un modèle néerlandais ayant vu le jour il y a 10 ans, il proposera un accompagnement "qui met au centre le bien-être, la qualité de vie, et la dignité des personnes", explique Hélène Amieva, neurologue au CHU de Bordeaux et directrice de la recherche au Village Alzheimer, invitée mercredi d'Europe 1. 

"Les gens se promènent, participent à la vie du village"

L'endroit a tout d'un village standard : quatre quartiers, un parc, une supérette, un restaurant, et bien sûr une place centrale. L'ensemble est accessible au grand public, pas seulement aux 120 résidents. "L'originalité du projet, c'est l'innovation sociale. Les gens se promènent, participent à la vie du village. Tout est fait pour que les résidents retrouvent de la cognitivité de manière naturelle", précise la neurologue. 

 

L’objectif premier est de combiner prise en charge médicale et approche sociale. "La réponse à tout trouble du comportement n'est pas nécessairement un neuroleptique. Ça l'est dans certains cas, mais pas toujours", soutient Hélène Amieva. 

Un modèle alternatif à l'Ehpad ? 

Le village est conçu comme un "modèle expérimental". "Il s'affiche comme une alternative possible à l'Ehpad. Nous allons mener des recherches sur cinq ans, évaluer l'impact du village sur les résidents", affirme Hélène Amieva.

Sur les résidents, mais pas seulement. Les chercheurs s'intéresseront également à l'impact de cette structure d’accueil sur les proches des patients. "Mettre un membre de sa famille en Ehpad génère souvent un sentiment de culpabilité. Il faut voir si c'est la même chose pour le village." L'étude estimera enfin s'il permet à terme, au sein du grand public, de "faire évoluer la vision négative sur la vieillesse et la maladie d'Alzheimer".