Marseille parmi les futurs ports d'accueil des migrants ? "Il n'y a pas assez de place"

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Nathalie Chevance, édité par Céline Brégand , modifié à

L’idée de créer plusieurs ports d’accueil pour migrants en Europe, et notamment à Marseille, a été évoquée lundi lors du mini-sommet de Malte dans le cadre d'une répartition plus équitable des naufragés en Méditerranée. Europe 1 est allée voir ce qu’en pensent les associations et organisations d’aide aux migrants.

Lundi, à Malte, quatre pays (France, Allemagne, Italie, Malte) ont signé un préaccord en vue de la création d’un mécanisme de répartition automatique des demandeurs d’asile et migrants débarqués à Malte ou en Italie. 

L’idée est que ce mécanisme soit étendu à d’autres Etats membres afin de mieux accueillir les naufragés secourus en Mer Méditerranée. Le texte sera soumis pour approbation à l'ensemble des pays de l'Union européenne lors d'un conseil européen au Luxembourg le 8 octobre prochain. Il prévoit notamment la création d'un centre d'accueil à à Marseille. 

Europe 1 s’est rendue dans la cité phocéenne pour savoir ce qu’en pensent les associations et organisations d’aide aux migrants de l’idée d’une mise en place d’une rotation des ports d’accueil. Si Rome plaide pour que Marseille figure sur la liste, la co-fondatrice et directrice générale de SOS Méditerranée Sophie Beau estime que le plus important est la solidarité européenne. 

Une coordination des pays européens nécessaire 

"L’idée, c’est d’avoir une plateforme de débarquement proche pour que les rescapés puissent être très rapidement débarqués dans un lieu sûr et qu’il y ait ensuite un mécanisme de répartition entre les pays européens dont la France", explique Sophie Beau au micro d’Europe 1. "Ça ne nous semble pas déraisonnable d’imaginer que les Etats européens arrivent à se coordonner pour recevoir quelques milliers de personnes chaque année". Ces deux derniers mois, le navire humanitaire Ocean Viking a sauvé 650 migrants du naufrage débarqués en Italie ou à Malte.

Les migrants sont pris en charge dans des centres d’accueil pour demandeurs d’asile financés par l’Etat (19,50 euros par personne et par jour). Mais le système est saturé, comme le souligne Fabrice Brunet du groupe SOS Solidarités : "La situation est déjà épouvantable actuellement. On ne pourra pas faire face effectivement à cet afflux", estime-t-il. Il poursuit : "Il n’y a pas assez de place pour accueillir l’ensemble des demandeurs d’asile. Il faut que l’Etat se mette à financer et propose des financements supplémentaires pour avoir des établissements supplémentaires pour ces personnes". 

Plus de 3.000 places en centres d’accueil sont déjà financées dans les Bouche-du-Rhône, soit deux fois plus qu’il y a trois ans.