Le maire du Kremlin-Bicêtre soupçonné de fraude : "Il faut qu'il rende l'argent"

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Matthieu Bock, édité par A.H. , modifié à
Le maire du Kremlin-Bicêtre a laissé dans sa passion des courses hippiques près d'un million d'euros en sept ans. Cet argent serait celui de la corruption. L'édile vient d'être mis en examen.
REPORTAGE

L'histoire suscite l'indignation des habitants du Kremlin-Bicêtre, dans le Val de Marne. Le maire de la ville, Jean-Marc Nicolle (MRC), est mis en examen pour corruption active et passive, trafic d’influence, abus de confiance, blanchiment, faux et usage de faux, abus de biens sociaux et recel d’abus de biens sociaux. Il est accusé d'avoir favorisé des attributions de marchés publics en échange de pots-de-vins pour assouvir son addiction au jeu. En sept ans, il aurait ainsi joué pour 973.000 euros en 45.000 paris. Il y consacrait 3.000 euros par jour. 

La colère des habitants. Aujourd'hui, Jean-Marc Nicolle se fait très discret, et refuse de répondre aux journalistes. Son avocat parle d'ailleurs d'une affaire privée. Mais dans les rues de la ville, le montant astronomique des sommes qu'il aurait jouées au PMU, détournées lors d'attributions de marchés public, suscite l'immense déception des habitants. "Ce qui arrive au maire n'est pas de l'ordre du privé. Qu'il ait une addiction, ça lui revient. Mais nous n'avons pas à en être responsables", s'agace une riveraine.

"Il ne peut plus être maire". Du côté de l'opposition, le choc est identique. D'autant que le maire a toujours mis en avant le fait qu'il était un simple conducteur de métro. "Quelle déconvenue pour tous ces habitants, qui peuvent être au RSA, au chômage, et qui vont entendre parler de sommes incommensurables", s'élève Bernard Aubagne, élu Modem, au micro d'Europe 1. Jean-Marc Nicolle est également accusé d'avoir détourné l'argent de son propre parti. "Il ne peut plus être maire. Maintenant, il faut qu'il rende l'argent", juge Bastien Faudot, le porte parole du MRC.

Pour l'heure, Jean-Marc Nicolle est toujours maire de la ville. La question sera sûrement à l'ordre du jour lors du prochain conseil municipal prévu dans une semaine.