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Victor Pourcher, édité par Laura Laplaud , modifié à
La ministre déléguée auprès du ministre de l'Intérieur de France, chargée de la Citoyenneté, Marlène Schiappa, a choisi la réouverture des boîtes de nuit pour présenter de nouvelles mesures pour protéger les clients d’un phénomène inquiétant : les intoxications au GHB. Depuis plusieurs mois, les témoignages de jeunes femmes persuadées d'avoir été droguées se multiplient.

Après dix semaines de fermeture, les discothèques ont rouvert leurs portes mercredi. Au même moment, le gouvernement lance une campagne de sensibilisation contre le GHB. Parmi les mesures prévues pour protéger les clients et clients de "la drogue du violeur", des affiches un peu spéciales collées sur les murs des établissements.

Encourager les signalements

Sur l’affiche orange, un QR Code à scanner. Il ne reste plus qu’à renseigner sa ville et le tchat commence avec un agent des forces de l’ordre. L’objectif : encourager les signalements et les plaintes. Un dispositif intéressant mais pas suffisant pour les organisations et les collectifs féministes. Cindie Le Disez, présidente de l’association Act Right qui milite pour des lieux de fêtes plus sûrs, estime qu’il faut, en plus d’un changement de mentalité global, revoir la relation entre les victimes et les forces de l’ordre : "Avant de mettre des QR Codes capables de contacter directement la police, il faut rassurer ceux qui ne vont pas vers la police par peur de ne pas être écoutés."

Elle pointe un manque de connaissances qui pourrait atténuer l’efficacité de cette mesure. "Tout le monde n’est pas à même de pouvoir reconnaître qui est intoxiqué, comment, à quoi, d’où l’importance de la formation aussi sur ces questions-là des professionnels", certifie-t-elle. La nécessité de former les professionnels. La formation du personnel dans les boîtes de nuit fait partie des axes de cette campagne. À l'occasion de réunions visant à les aider à mieux réagir, les différents corps de métiers de la nuit rencontreront les forces de l’ordre dans les prochaines semaines.

"Nous l’avions demandé au gouvernement. Il faut arrêter de laisser partir quelqu’un en disant 'elle a trop bu, ça va, ces potes vont la gérer', il faut aller au-delà maintenant", martèle Thierry Fontaine, président de la branche Nuit de l’Union des métiers et des industries de l'hôtellerie, qui se félicite de cette démarche. "Il faut qu’on soit, nous professionnels, à même d’identifier une victime et de pouvoir communiquer directement et rapidement avec les services de l’État pour que tout rentre dans l’ordre au plus vite."

Des prélèvements systématiques

Dans le cadre de cette campagne, des consignes ont également été transmises aux policiers et gendarmes. D’une part, toutes les victimes inconscientes conduites à l’hôpital devront faire l’objet de prélèvements toxicologiques. Le GHB, ou son dérivé le GBL, ont pour caractéristique d’être évacués rapidement par l’organisme, ce qui rend parfois difficile le dépôt de plainte. D’autre part, pour retrouver les agresseurs, les prélèvements ADN sur les vêtements des victimes deviendront systématiques.