Le directeur des Beaux-Arts de Paris écarté dans un climat tendu

Le climat est tendu au sein de l'institution.
Le climat est tendu au sein de l'institution. © BERTRAND LANGLOIS / AFP
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avec AFP , modifié à
L'intersyndicale avait relevé des témoignages de "violences morales, harcèlements et discriminations (...) recueillis par les collectifs d'étudiants ou les organisations syndicales de l'établissement".

Le directeur de l'École nationale supérieure des Beaux-Arts de Paris, l'artiste Jean-Marc Bustamante, devra quitter ses fonctions en septembre, a annoncé vendredi la ministre de la Culture. Une certaine tension règne au sein de l'établissement. "L'institution est malade", affirmait l'intersyndicale (SNAC-FSU et SUD-Culture) dans un communiqué le 2 juillet. Elle relevait des témoignages de "violences morales, harcèlements et discriminations (...) recueillis par les collectifs d'étudiants ou les organisations syndicales de l'établissement, ainsi que l'assistante sociale du CROUS".

Des plaintes pour injures racistes avec harcèlement. En mars, la même intersyndicale avait rendu publiques "sept plaintes pour injures racistes avec harcèlement" déposées par des employés de l'entreprise de nettoyage Organet contre un ou une supérieure hiérarchique au sein de cette société. Les syndicats dénonçaient l'inertie de la direction de l'école. "Le climat est tel que, lors de la soirée de vernissage de l'exposition des diplômés, le 28 juin, Jean-Marc Bustamante a été victime d'actes inacceptables de la part de plusieurs étudiants, le directeur ayant en effet été enfariné", a souligné le ministère dans un communiqué. Il a indiqué que le directeur, 66 ans, était atteint par la limite d'âge, et que son mandat de trois ans, qui s'achève le 9 septembre, ne serait pas renouvelé.

"Il est apparu que l'ampleur des sujets à traiter au sein de l'école, la nécessité d'un nouveau projet d'établissement fédérateur et mobilisateur pour l'ensemble des équipes, demandaient un temps que l'actuel directeur ne pourrait pas y consacrer", a estimé le ministère. Jean-Marc Bustamante avait déploré sa mise à l'écart dans Le Figaro jeudi. Il a rapporté avoir été reçu par la cheffe de cabinet de la ministre Françoise Nyssen, qui lui aurait dit que cette dernière "était agacée par les Beaux-Arts de Paris".

"Ils préfèrent se débarrasser de moi". "J'étais stupéfait. Je venais chercher du soutien, j'ai été révoqué. (...) J'ai essayé de lutter contre cette frilosité, cette inertie administrative qui étiole les Beaux-Arts de Paris. Ils préfèrent se débarrasser de moi", a-t-il déclaré au quotidien. Le processus de recrutement d'un nouveau directeur ou d'une nouvelle directrice a été lancé. Fondée en 1817, la prestigieuse école d'arts plastiques accueille près de 700 étudiants, avec un budget de 11 millions d'euros.