Le Covid-19 a troublé sa vie étudiante : "Je n’ai pas eu le temps de me faire des amis"

  • Copié
Léa Beaudufe-Hamelin
Arrivé à Paris pour faire ses études en septembre 2019, Nadir explique ne pas avoir vraiment eu le temps de se faire des amis à cause du confinement. Sur "La Libre antenne" d’Europe 1, Nadir raconte son quotidien d’étudiant en alternance, dont les cours et le travail se déroulent entièrement à distance.
TÉMOIGNAGE

En septembre 2019, Nadir est arrivé à Paris pour faire ses études. Il explique qu’à cause du confinement, il n’a pas vraiment eu le temps de se faire des amis, s’étant retrouvé seul dans une ville qu’il ne connaissait pas. Il évoque son quotidien d’étudiant en alternance, dont les cours et le travail se déroulent entièrement à distance. Au micro de "La Libre antenne", sur Europe 1, Sabine Marin conseille à Nadir de se créer des rythmes et des repères dans la journée pour surmonter la redondance et l’ennui. 

"J'ai 22 ans. Je suis parti de chez mes parents il y a un an et demi maintenant. En septembre 2019, je suis arrivé dans une ville que je ne connaissais pas du tout : Paris. Je venais de Franche-Comté. À la fin de l’année 2019, il y a eu des grèves de transports. Ensuite, le confinement est arrivé en mars 2020. Cela ne m'a pas donné beaucoup de temps pour me faire des amis ou des connaissances. Donc, je connais peu de monde dans une ville que je ne connais pas non plus. C'est assez difficile. 

" Je ne me voyais rester à Paris dans mon petit studio sans rien faire "

De manière cumulée, je suis allé en cours à peine plus d’un mois et demi. À la fin du mois février, il y a eu de premiers cas problématiques. Les premiers cours ont commencé à se faire à distance, puis le confinement est arrivé. Dès le 17 mars, je suis reparti en Franche-Comté. Je suis rentré chez mes parents. Je ne me voyais pas du tout rester à Paris dans mon petit studio de 15 mètres carrés, sans rien faire. Au début, ça me faisait plaisir de revoir mes parents. C'était cool. 

Au bout d'un moment, c’était assez difficile d’être chez mes parents parce que j’étais habitué à avoir certaines libertés, surtout en habitant à Paris. C’est une ville où il y a beaucoup de choses à faire. Je suis retourné à Paris au moment du déconfinement, le 11 mai. J'ai déménagé dans un studio un peu plus grand. Au deuxième confinement, je suis encore allé chez mes parents. À nouveau, je ne me voyais pas rester chez moi sans rien faire. J’ai cette chance de pouvoir aller chez mes parents, donc j'essaie de la saisir et d'en profiter.

" Rester chez soi derrière son écran sans voir personne, c’est compliqué "

Je suis passé en alternance depuis la rentrée. Le problème, c'est que côté école, les cours sont totalement à distance, et côté entreprise, c'est aussi du télétravail. Donc, je suis toute la journée à la maison. Je commence ma journée à 8 heures et je la finis à 18 heures. Donc, je n'ai plus le temps de rien faire à cause du couvre-feu à 18 heures. Rester toute la journée chez soi derrière son écran sans voir personne, à écouter un professeur faire son cours, c’est compliqué.

Je sais que c’est aussi compliqué pour les professeurs. Au début, on a tendance à se lâcher, parce qu’on est chez soi. En plus, on s’ennuie. On est hypnotisé par tout, on a le frigo qui est juste à côté de nous. Il y a eu une période où c'était difficile. Maintenant, ça va un peu mieux, parce que je retourne un jour par semaine au travail. Ils ont ouvert les vannes à ce niveau-là. À l'école, j’ai quelques cours en présentiel, des TD. 

 

J’espère que la suite sera meilleure. Je ne sais pas s’il n’y a que moi qui ai ce ressenti, mais j'ai l'impression que la situation va légèrement mieux, même si c'est très lent. Ça va mieux, assez doucement, mais assez sûrement. J'espère que tout va bien se passer d'ici à l'été et que l'on pourra notamment ressortir un peu, profiter des lieux culturels, des restaurants et des bars parce qu’eux aussi souffrent beaucoup."