Le Comorien de huit ans retenu à Roissy autorisé de fait à rester en France

Des policiers patrouillent dans les couloirs de l'aéroport de Roissy (Photo d'illustration).
Des policiers patrouillent dans les couloirs de l'aéroport de Roissy (Photo d'illustration). © KENZO TRIBOUILLARD / AFP
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avec AFP , modifié à
Après douze jours de retenue à l'aéroport de Roissy, le garçon de huit ans a finalement été autorisé à rester en France, bien qu'aucune décision n'ait été prise quant à son placement.

La cour d'appel de Paris n'a pas réclamé mardi le retour en zone d'attente d'un Comorien de huit ans entré illégalement en France et reparti libre avec sa grand-tante, après douze jours de retenue à l'aéroport de Roissy. Le petit garçon, Ibrahim, avait été libéré vendredi sur ordonnance d'un juge des libertés et de la détention (JLD). Une décision contestée par le préfet de Seine-Saint-Denis, qui réclamait son retour en zone d'attente en vue de son "réacheminement".

Aucune décision de placement. La cour d'appel a infirmé la décision du JLD de le libérer, mais a constaté que la requête du préfet était "devenue sans objet", l'enfant étant reparti avec sa grand-tante. Aucune décision de placement n'a pourtant été prise par le parquet de Bobigny, et la cour a donc estimé que "l'intérêt supérieur de l'enfant n'a pas été protégé". C'est l'administratrice ad hoc, désignée pour accompagner l'enfant pendant sa retenue, qui l'a laissé repartir avec sa tante, faute de décision de justice.

Quelles conditions d'éducation ? Il revient désormais au parquet ou au juge des enfants des Yvelines, où réside cette famille, de s'assurer des conditions d'éducation de l'enfant et de statuer sur son éventuel placement. La juge "botte en touche mais ne demande pas son retour en zone d'attente", s'est félicitée l'avocate du garçon, Catherine Daoud.

L'enfant veut rester en France. A l'audience, soutenue par plusieurs associations, elle a défendu le désir de l'enfant, exprimé dans une lettre, de rester en France pour y être scolarisé et l'impossibilité pour sa mère, en grande précarité, de le reprendre en charge. Celle-ci ayant dans un premier temps accepté le retour de son fils, les autorités avaient tenté de renvoyer le garçon aux Comores, vendredi matin, mais il s'était opposé à son embarquement. Ibrahim était arrivé seul en France le 21 septembre par un vol de Kenya Airlines avec un passeport usurpé, celui du fils de cinq ans de sa grand-tante.

En 2014, 259 mineurs isolés ont été retenus en zone d'attente dont 45 âgés de moins de 13 ans et 34 refoulés, selon l'Anafé, une association d'aide aux migrants opposée à l'existence de ces zones.