Laure a renoué avec son fils après trois ans de silence : "Le confinement m’a apaisée"

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Léa Beaudufe-Hamelin , modifié à
Un an après son passage sur "La Libre Antenne", Laure va mieux et a renoué avec son fils. Ce dernier avait coupé les ponts avec elle après son divorce et sa tentative de suicide il y a trois ans. Sur "La Libre antenne" d’Europe 1, Laure raconte que la période de confinement lui a permis de s’apaiser.
TÉMOIGNAGE

Il y a un an, Laure avait fait appel à Olivier Delacroix. Cela faisait trois ans que son fils avait coupé les ponts avec elle, décidant d’aller vivre chez son père lorsqu’il avait onze ans. Laure avait alors fait une tentative de suicide. Aujourd’hui, elle va mieux et a renoué avec son fils qui a maintenant quatorze ans. Ils sont partis en vacances ensemble cet été et ont pu évoquer les raisons de leur distance. Au micro de "La Libre antenne", sur Europe 1, Laure raconte que le confinement lui a permis de s’apaiser.  

"Nous nous sommes parlés il y a un an. À cette époque, j’étais au fond du trou. Je suis maman d’un garçon qui a maintenant 14 ans. Lorsque je vous avais appelé, j’étais divorcée de son papa depuis trois ans. Mon fils et moi avions toujours été très proches. Il avait onze ans à l’époque. On s’est séparés avec son papa au mois de septembre. Il a passé Noël avec lui. Quand il est revenu, Antoine m’a dit qu’il ne voulait plus vivre avec moi. 

J’ai fait la bêtise de prendre trop de cachets pour oublier. J’ai été hospitalisée. J’étais complètement détachée de mon fils. Il avait coupé les ponts avec moi et avait bloqué mon numéro de téléphone. J’étais anéantie parce que je ne comprenais pas. C’était très brutal. J’étais dépressive. Je me sentais perdue. J’ai eu un déclic lorsque j’ai appris qu’en Chine il y avait un virus, qu’ils n’arrivaient pas à soigner. Ça a l’air idiot, mais j’ai toujours eu peur des virus. Ensuite, il y a eu l’annonce du confinement.

" J’ai complètement zappé mon traitement d’antidépresseurs "

Cette période de confinement m’a forcée à me retrouver face à moi-même. Cela m’a permis de m’apaiser. En même temps, je culpabilisais par rapport à mes proches qui se souciaient de moi parce qu’ils me savaient seule. J’ai eu le coronavirus de façon bénigne. J’ai complètement zappé mon traitement d’antidépresseurs. J’ai fait un sevrage à la maison. Je n’étais pas bien pendant deux semaines. J’ai retrouvé des sensations que j’avais perdues à cause des médicaments. Je me suis remise à écrire des listes de choses que j’avais envie de faire. 

Je continuais à écrire à Antoine toutes les semaines, même si je n’avais pas de réponse. Je le vivais plus sereinement en me disant que c’était très important qu’Antoine soit assuré, que j’étais là pour lui. Je faisais attention à ma santé pour que mes parents soient rassurés. Au moment du déconfinement, au mois de mai, Antoine m’a contactée. Il m’a dit : "Maman, j’ai retrouvé la voix que tu avais quand j’étais enfant. Ça y est, tu vas mieux." C’était la plus jolie chose qu’il pouvait me dire. Ça m’a redonné confiance. 

" Ma tentative de suicide l’avait traumatisé "

Il a voulu que l’on se retrouve pour déjeuner un midi. Ce qu’on a fait. Ça s’est très bien passé. Je n’ai pas demandé pourquoi il y avait eu ce silence, même si je savais que ma tentative de suicide l’avait bouleversé. Ensuite, Antoine m’appelait régulièrement et il a voulu que l’on passe un mois de vacances tous les deux. J’étais ravie. On est partis à Tours pour faire le plein de nature. C’était vraiment bien. Antoine m’a partagé ce qu’il aimait, ses goûts musicaux. Il m’a fait découvrir son petit monde.

Quand on s’est retrouvés tous les deux à la maison, je lui ai demandé pourquoi ce silence, si c’était lié à ma tentative de suicide. Il m’a confié que ça l’avait traumatisé. Pour lui, ça voulait dire que je ne voulais plus le revoir. Je voyais qu’il était embarrassé. Il était très gêné par rapport au comportement qu’il avait eu avec moi et mes parents. Je lui ai dit qu’on ne pouvait pas revenir sur ce qui était fait. Ce qui compte c’est de vivre les choses au présent, qu’on soit bien ensemble et qu’on arrive à se dire les choses sereinement.

Rechercher la vérité, c’est moins important que de retrouver sa sérénité. Je me suis beaucoup perdue, j’ai perdu beaucoup d’énergie et j’ai beaucoup usé ceux que j’aimais en voulant chercher la vérité. Je me suis apaisée en retrouvant ma sérénité. Il faut aussi apprendre à prendre soin de soi et à respirer. J’ai trouvé un grand réconfort dans la sophrologie et la méditation."