Latin, maths… : ces postes de profs "perdus", faute de candidats au Capes

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Viginie Salmen, spécialiste éducation, avec AW , modifié à
EDUCATION NATIONALE - Dans certaines matières, les volontaires pour enseigner dans le second degré ne se bousculent pas révèlent les chiffres de participation au Capes.

La crise du recrutement s'aggrave dans l'Education nationale. Alors que les épreuves du Capes sont en cours, les chiffres sur le nombre de candidats et le nombre d'admissibles ne sont pas bons : tout indique qu'il y aura de nombreux postes non pourvus à la rentrée dans le second degré. Explications.

Plus de postes à pourvoir que d'admissibles. Le concours du Certificat d'aptitude au professorat de l'enseignement du second degré (Capes) est actuellement en cours, entre les phases d'écrit et d'oral, mais les chiffres sont inquiétants : à l'heure des résultats d'admissibilités, certaines matières manquent en effet déjà de candidats. C'est le cas en latin avec le Capes de lettres classiques : 114 personnes ont été admissibles aux oraux alors qu'il avait 230 postes à pourvoir. Le concours n'est pas terminé que l'on sait donc déjà que 50% des postes ne seront pas pourvus cette année.

En maths aussi. Cette crise du recrutement sévit aussi en allemand, en anglais et en maths. Ainsi en maths, le ministère avait ouvert 200 postes de plus cette année par rapport à l'an dernier (+15,8 %) mais les volontaires ne se bousculent pas (5,1 % des admissibles). 

400 postes "perdus" en maths. Caroline Lechevallier, responsable du recrutement au Syndicat national des enseignements de second degré (Snes) estime que 400 postes ont été perdus l'an dernier faute de candidats en maths (sur un total de 887 postes perdus toutes disciplines confondues, ndlr) … au détriment des collégiens : "actuellement, on sait qu'il y a des postes qui n'ont pas de remplaçants pendant deux-trois mois alors on met un non-titulaire quelques semaines puis on le déplace ailleurs pour que la pénurie soit 'gérée' à différents endroits. Pour les enfants, les conséquences sont lourdes", explique-t-elle au micro d'Europe1.

Pour le Snes, la solution serait de revaloriser le métier de prof : quand un matheux a le choix entre devenir ingénieur ou informaticien et devenir prof pour gagner à peine 1.400 euros par mois, il n'est pas étonnant qu'il n'y ait pas beaucoup de candidats, pointe le syndicat.