C'est certainement l'un des adages les plus connus de la langue française : "L'argent ne fait pas le bonheur, mais il y contribue". Reste qu'à l'heure où l'inflation galopante fait s'envoler les prix, aussi bien dans l'alimentation que l'énergie, et que l'invasion russe en Ukraine a fait passer la barre des deux euros aux carburants, la question reste entière. L'argent fait-il alors le bonheur ? La réponse est plus complexe qu'il n'y parait, avance dans Bienfait pour vous sur Europe 1 le psychologue et psychanalyste, Joseph Agostini.
"Ça rejoint la sexualité"
"Je pense que l'argent peut faire le bonheur, mais il peut aussi faire notre malheur. C'est-à-dire que l'on peut creuser en quelque sorte notre malheur en ne sachant pas vivre notre rapport à l'argent." Pour le spécialiste de la psyché humaine, "l'argent, et ça rejoint la sexualité, est un plaisir basique : on aime dépenser, se faire beau, montrer aussi aux autres que l'on a…". Pour Joseph Agostini, le "paraître, c'est l'envie", et cela renvoie à l'argent.
Ainsi, l'opulence "fait partie de ces choses que l'on a envie de montrer aux autres, mais qui peuvent dysfonctionner, et nous rendre très malheureux si on ne sait pas bien les doser". L'argent peut donc, à la manière des deux faces d'une même pièce, contribuer au bonheur, mais amener également à sa perte. Finalement, en matière de largesse pécuniaire et de bonheur, une chose est sûre selon Boris Vian, "l'argent ne fait pas le bonheur de celui qui n'en a pas".