Lanceurs d'alerte : une plateforme en ligne sécurisée lancée par des eurodéputés Verts

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"Nous ne saurons pas qui présente les informations" et "nous n'aurons pas le moyen de le savoir", a insisté le président des écologistes européens. © FREDERICK FLORIN / AFP
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avec AFP , modifié à
La plateforme, baptisée EUleaks, passera par le réseau Tor, qui permet de naviguer anonymement sur internet.

Douze députés du groupe des Verts au Parlement européen ont annoncé mardi le lancement d'une plateforme sécurisée que les lanceurs d'alerte pourront utiliser afin de communiquer des informations d'intérêt public de manière confidentielle.

Une plateforme anonyme. "Nous ne saurons pas qui présente les informations" et "nous n'aurons pas le moyen de le savoir", a insisté le Belge Philippe Lamberts, président des écologistes européens lors d'une conférence de presse. "Nous espérons aider ainsi les lanceurs d'alerte à être mieux protégés", a-t-il plaidé. La plateforme, baptisée EUleaks, passera par le réseau Tor, qui permet de naviguer anonymement sur internet.

Les informations exploitées par ces douze députés. Les informations transmises seront exploitées par ces douze députés - parmi lesquels les Françaises Eva Joly et Michèle Rivasi - qui disposent selon Philippe Lamberts de l'"expertise" et du "savoir-faire nécessaire". "Si on m'envoie des informations, je serai suffisamment ferme vis-à-vis des institutions concernées", a promis l'Allemand Sven Giegold, qui s'est défendu d'être potentiellement sujet à "des préjugés" en raison de son engagement politique. "Le document doit-il être rendu public ? Transmis au Parlement européen ? Ce sont les Verts qui se chargeront de ce travail", a ajouté l'Espagnol Ernest Urtasun. L'Autrichien Michel Reimon a pour sa part souligné qu'il n'était pas question d'"entrer en concurrence avec les journalistes". "Nous travaillerons bien sûr avec les journalistes de la manière la plus ouverte et large possible", a-t-il affirmé.

Le statut de lanceurs d'alerte reste flou en Europe et les institutions européennes hésitent à s'emparer de cette question sensible. Les Verts ont déjà tenté de rédiger une "proposition de directive" sur le sujet, plus symbolique qu'autre chose, le Parlement n'ayant pas de pouvoir de proposition législative. Le lancement de cette plateforme a été annoncé quelques minutes après l'audition de plusieurs journalistes ayant travaillé sur les "Panama Papers" par une commission parlementaire chargée d'enquêter sur ces révélations concernant le recours massif à des sociétés offshore dans un but d'évasion fiscale.