Le nouveau dispositif d'étiquetage "Nutri-score", repère graphique coloré qui permet d'informer sur la qualité nutritionnelle des produits alimentaires en magasin, a été lancé officiellement mardi par le gouvernement, qui fait le pari qu'il sera adopté par les professionnels. Cet étiquetage répond à trois objectifs "renseigner le consommateur sur la qualité globale des aliments, inciter les industriels à améliorer la qualité de leurs aliments, en les reformulant, et faciliter le conseil nutritionnel pour les cadres de santé", a expliqué Agnès Buzyn, ministre des Solidarités et de la Santé, lors d'une conférence de presse.
Basé sur le volontariat. Les distributeurs Intermarché, Leclerc et Auchan, ainsi que les groupes agroalimentaires Fleury Michon, Mc Cain et Danone se sont déjà engagés à mettre en place Nutri-score sur l'ensemble des produits de leurs marques. Il faut maintenant que le gouvernement convainque d'autres groupes d'en faire de même, car le système est basé sur le volontariat. "L'émulation naturelle entre les marques aboutira à ce que ce logo soit promu et choisi par les industriels", assure Agnès Buzyn estimant qu'existe également un "vecteur de pression par le consommateur".
D'autres systèmes d'étiquetage. Il reste cependant une difficulté supplémentaire : en mars, Coca-Cola, Nestlé, Mars, Mondelez, Pepsico et Unilever avaient annoncé leur intention d'utiliser leur propre système d'étiquetage. "Je veillerai à ce que le Nutri-score soit à terme le seul logo développé", a clamé la ministre face à ce concurrent lancé par des géants mondiaux. Alain Bazot, président d'UFC-Que Choisir, a pour sa part indiqué que l'association de consommateurs "se retrouvait" dans ce logo Nutri-score qui permet au consommateur de "faire un choix rationnel, éclairé et responsable, le libérant du marketing" des marques. Il a par contre dénoncé la cacophonie causée par l'existence d'un système alternatif plus complexe qu'il qualifie de "manoeuvre de diversion".