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Louise Sallé, édité par Gauthier Delomez , modifié à
De plus en plus de tenues religieuses s'invitent dans les cours des établissements scolaires, et notamment l'abaya, un long vêtement féminin recouvrant tout le corps. Si l'Éducation nationale n'interdit pas précisément le port de cet habit, c'est aux enseignants de trancher au cas par cas s'il s'agit ou non d'un signe de radicalisation.

Parmi les tenues symboliques de la culture musulmane qui font leur apparition à l'école figure l'abaya, un long habit féminin qui couvre le corps. Même si les établissements doivent respecter la laïcité, aucun texte de l'Éducation nationale ne mentionne l'interdiction de ce vêtement, contrairement au voile, à la kippa ou au crucifix. En réalité, c'est au corps enseignant de trancher en déterminant, au cas par cas, s'il s'agit d'une revendication religieuse.

"Ça veut dire qu'il faut être tous les jours en vigilance et en alerte pour savoir si la tenue est portée chaque jour", déplore Franck Antraccoli, proviseur de lycée et syndicaliste Force ouvrière.

Allonger la liste des signes religieux interdits ?

Au micro d'Europe 1, le secrétaire général du syndicat ID-FO explique qu'il faut vérifier, "si on demande de l'ôter, si le lendemain, cette tenue est toujours présente ou pas. Lorsqu'on est sur des cas qui dépassent l'unité, on n'a pas la possibilité, le temps, de faire ce type de démarche". L'interdiction du port de signes religieux ostentatoires, qui date de 2004, serait donc trop floue pour certains.

Ce texte de l'Éducation ouvre la porte aux interprétations : jupe longue et noire, bandana couvrant une partie des cheveux... Beaucoup de vêtements peuvent entrer dans cette catégorie. Entre provocation adolescente et véritable radicalisation, des chefs d'établissement peuvent être perdus. La solution pourrait être d'allonger la liste des signes religieux interdits et donner des consignes très claires sur ce qui peut être porté ou non.