L'agriculture «intérêt général majeur» la placerait au même niveau que la protection de l'environnement

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avec AFP
Samedi, au Salon de l'Agriculture, Emmanuel Macron a annoncé la reconnaissance de l'agriculture comme "intérêt général majeur de la nation française". Une mesure qui la placerait au même niveau d'importance que la protection de l'environnement, a expliqué le président de la FNSEA, Arnaud Rousseau.

La reconnaissance de l'agriculture comme "intérêt général majeur de la nation française", promise par Emmanuel Macron, permettrait de la placer au même niveau d'importance que la protection de l'environnement, a expliqué dimanche le président de la FNSEA, Arnaud Rousseau. "Sur le plan juridique, ça positionne l'agriculture en équilibre avec l'environnement", a indiqué le patron du premier syndicat agricole, invité sur le plateau du Grand Jury RTL, Le Figaro, M6.

 

Samedi, le président de la République s'est engagé lors d'un débat au Salon de l'agriculture à inscrire cette mesure dans la loi, "ce qui permettra de protéger notre agriculture de manière ferme et solide". La mesure doit encore être explicitée, mais elle ressemble à la présomption d'intérêt public majeur dont peuvent bénéficier par exemple des projets d'éoliennes ou de centrales solaires, lorsque leur construction risque de mettre en danger des espèces ou des habitats protégés.

"Il faudra qu'on arbitre entre le droit de l'environnement et l'agriculture reconnue d'intérêt général majeur"

Interrogé sur la priorité qui pourrait être ainsi donnée à la construction de retenues d'eau ou "mégabassines" lorsque des associations écologistes s'y opposent au nom de la défense de l'environnement, "tout ne va pas être permis, ce n'est pas le cas", a répondu Arnaud Rousseau. "Mais ça pourra permettre, en fonction de la reconnaissance du caractère d'intérêt général, de dire qu'à un moment il faudra qu'on arbitre entre le droit de l'environnement et l'agriculture reconnue d'intérêt général majeur", a-t-il expliqué. "L'idée de laisser cette décision au juge nous paraît de nature à donner une direction", a salué Arnaud Rousseau.

"L'idée c'est d'équilibrer pour faire en sorte qu'on ne continue pas à dire qu'on va protéger l'environnement chez nous, ce qui a du sens (...) mais si tout vient d'ailleurs, et le carbone, et les mesures qui ne respectent pas nos standards et nos qualités, je ne suis pas sûr qu'on ait beaucoup avancé", a-t-il poursuivi. "Ce n'est pas contre l'écologie, c'est à côté de l'écologie", a insisté Arnaud Rousseau.