Labels d'excellence et nouvelles technologies… Le palmarès des écoles de commerce passé au crible

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Les cinq écoles en tête du classement n'ont pas changé depuis 2016 © JEAN-PIERRE MULLER / AFP
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Marthe Ronteix
Elles sont difficiles d'accès et souvent payantes mais les écoles de commerce françaises attirent toujours autant d'étudiants qui seront les entrepreneurs de demain.

Alors que les futurs bacheliers n'ont plus que quelques semaines pour se préparer aux épreuves qui leur ouvriront les portes des études supérieures, Le Parisien publie son neuvième palmarès des écoles de commerce mardi. Europe1.fr a relevé cinq choses à retenir de cette nouvelle cuvée.

1 - Les cinq premières écoles sont payantes

Sans surprises, le classement de tête est le même que celui du précédent palmarès à savoir : HEC, l'Essec, l'EM Lyon ex-aequo avec l'ESCP Europe et l'Edhec Business School. En plus d'être des écoles d'excellence, trois de ces établissements partagent une caractéristique commune : elles se situent en région parisienne (seules l'EM Lyon et l'Edhec échappent à cette règle).

En revanche, elles sont toutes privées ou "établissements d'enseignement supérieur consulaire". Un nouveau statut qu'HEC a été le premier à obtenir en 2016 et qui permet aux écoles d'être plus autonomes dans leur gestion. L'ESCP Europe a également obtenu ce statut en janvier 2017. Néanmoins elles relèvent toujours de la Chambre de Commerce et d'Industrie de Paris.

Par ailleurs ces établissements ont des frais de scolarité élevés : de 13.363 euros par an (pour l'Edhec) jusqu'à 14.667 euros (pour l'EM Lyon). Bien qu'il existe des systèmes de bourses ou des cursus en alternance, ces études représentent un budget conséquent. D'autant plus qu'elles peuvent durer jusqu'à quatre ans.

2 - Seize critères étudiés, dont la "politique numérique" de l'école

Pour établir son classement, le quotidien attribue des notes de 1 à 5 dans seize catégories. Parmi lesquelles ont trouve le "réseau international", la "recherche" (qui note le nombre d'articles publiés par professeur-chercheur) mais aussi la "politique numérique" qui évalue le "dynamisme de la politique numérique, le nombre de fans Facebook et de followers Twitter", détaille Le Parisien.

Avec plus de 49 millions d'abonnés sur Twitter et une page Facebook aimée par plus de 112 millions de fans, HEC prend également la tête de ce classement. L'école de Jouy-en-Josas (Yvelines) se trouve loin devant l'Essec (29,8 millions de followers sur Twitter et près de 47 millions de fans sur Facebook) ou encore l'EM Lyon (17 millions de followers et 22 millions de fans sur Facebook).

3 - Une accumulation de labels d'excellence internationaux pour se distinguer

Si toutes les écoles classées par Le Parisien délivrent un master d'État, ce n'est pas avec ce diplôme qu'elles se distinguent. Pour ces écoles tournées vers l'international, l'accumulation de labels reconnus dans le monde entier est un précieux sésame. C'est d'ailleurs le premier critère noté par le quotidien. Pour obtenir la note maximale (5/5), il faut que l'école possède quatre labels :

  • l'Equis (EFMD - un organisme basé à Bruxelles - Quality Improvement System) un label européen qui valide l'excellence d'un établissement pour trois à cinq ans
  • l'Epas (EFMD Programme Accreditation System), un label européen qui valide le niveau d'un programme
  • l'AACSB (Association to Advance Collegiate Schools of Business), un label américain attribué pour cinq ans qui valide la qualité de l'école selon des critères quantitatifs (nombre de professeurs pour dix étudiants, pourcentage de professeurs doctorants, critères d’évaluation des élèves, etc, d'après L'Étudiant)
  • l'AMBA (Association of MBAs), un label britannique qui valide le niveau des MBA (Master of Business of Administration) pour cinq ans

Skema BS (septième établissement du classement) est la dernière école en date à avoir obtenu les quatre précieux sésames. Elle n'a pas gagné pour autant de place au classement pour autant puisqu'elle occupait déjà la septième place en 2016, mais elle n'avait alors obtenu que 61 points contre 67 en 2017).

4 - Des fabriques à start-upeurs

Plus que des étudiants, les écoles forment de futurs chefs d'entreprise. Les cycles d'étude sont pensés, non pas pour que l'étudiant apprenne à répondre aux besoins d'un employeur, mais pour qu'il en devienne un lui-même. Une aspiration qui semble effectivement être dans les projets d'une majorité de diplômés.

Selon une enquête OpinionWay de janvier 2017, 60% des jeunes de 16 à 29 ans ont envie de créer une entreprise, d'en reprendre une ou de se mettre à leur compte (soit plus de cinq millions de personnes), contre seulement 30% des Français âgés de 18 ans et plus. Alors les écoles investissent : coaching, intervention d'experts, financement de frais de création de logos, espaces de coworking… Et cela rejaillit sur le classement de ces écoles qui se font alors plus attractives auprès des futurs étudiants. Le douzième critère du classement du Parisien note le nombre d'entreprises créées par les diplômés en 2016. La directrice de l'EBS Paris affirme que 17% de ses étudiants ont créé leur entreprise à leur sortie d'école.

5 - Casques de réalité virtuelle, tablette, serious game... les écoles parient sur les nouvelles technologies

Pour avoir un bon classement, les écoles doivent également être innovantes. Finis les professeurs qui font des cours magistraux de plusieurs heures face à 200 élèves. Désormais ces établissements parient sur les nouvelles technologies pour enseigner autrement. Des investissements pris en compte dans le critère "innovation technologique" du classement. Certaines écoles ont recours aux casques de réalité virtuelle. La Neoma Business School s'en sert pour plonger ses étudiants dans un espace de vente pour qu'ils en découvrent le fonctionnement  "en vrai", rapporte Le Parisien.

À la Grenoble École de Management, les étudiants ont accès à un "playground", un espace dédié aux serious games, ces jeux en ligne dans lesquels le joueur écrit le scénario en fonction de ses choix. Les étudiants sont alors en prise directe avec les problématiques qu'ils auront à affronter dans leur métier.

Plus classique, certaines écoles ont recours au e-learning, l'enseignement à distance, qui vient compléter l'enseignement traditionnel. L'objectif de tous ces dispositifs est de "casser la routine de l'apprentissage" et faire en sorte que les étudiants soient plus impliqués, affirme au journal Alain Goudey, professeur de Marketing à la Neoma Business School.