La SNCF conteste toute discrimination envers ses salariés handicapés

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avec AFP , modifié à
D'après Sud-rail, les travailleurs handicapés de l'entreprise auraient une rémunération inférieure de 11 à 14% et une progression dans l'entreprise plus lente que les non-handicapés, ce que la SNCF conteste.

La SNCF a contesté mercredi "toute discrimination" envers ses salariés handicapés, au lendemain d'accusations portées par le syndicat Sud-rail, qui a engagé une action de groupe contre l'entreprise ferroviaire. Revendiquant "une politique volontariste" en faveur du handicap, la SNCF "conteste toute discrimination à l'encontre des travailleurs handicapés", a indiqué un porte-parole de la SNCF.

Carrières et rémunérations freinées selon le syndicat. D'après le syndicat, ces salariés verraient leurs carrières et rémunérations freinées. Sud-rail affirme notamment que leur rémunération moyenne globale est inférieure de 11% à 12% à celle des non-handicapés. Ils attendraient aussi davantage pour gravir un échelon de rémunération (délai augmenté de 30%). Ces deux affirmations sont balayées par la SNCF, qui évoque une étude de 2014 montrant que "leur évolution de carrière est globalement identique aux autres", avec des "délais moyens d'accès à la qualification supérieure tout à fait similaires sur les 10 emplois repères étudiés". Sur les rémunérations, "il n'existe pas de données", ajoute l'entreprise.

4,52% des effectifs travailleurs handicapés. Par ailleurs, la SNCF indique procéder aux aménagements de postes nécessaires à chaque fois que "le besoin en a été exprimé". Elle précise avoir consacré 3 millions d'euros en 2016 à l'adaptation de près de 1.450 postes. Globalement, le groupe affirme consacrer "entre 13 et 15 millions d'euros par an" à sa politique handicap, dont environ 4 millions d'euros au titre de la contribution obligatoire calculée sur l'écart entre le taux d'emploi de travailleurs handicapés et l'obligation légale de 6%. En 2016, le groupe public ferroviaire employait 6.726 travailleurs handicapés, soit 4,52% des effectifs.

Décision fin novembre pour d'éventuelles poursuites judiciaires. Après avoir lancé le 28 mars la phase de négociation prévue par la loi pour les actions de groupe (de six mois minimum), le syndicat doit décider d'ici la fin novembre d'engager la phase judiciaire devant le tribunal de grande instance de Bobigny. Selon une source interne, une première rencontre a eu lieu en juillet entre la direction et le syndicat et une autre est prévue la semaine prochaine. Cette action de groupe "pour discrimination indirecte des travailleurs handicapés" est la première engagée en France depuis l'extension, il y a un an, du champ des actions de groupe aux affaires de discrimination au travail, selon Sud-rail.