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Charles Luylier avec AFP / Crédits photo : RICHARD BOUHET / AFP , modifié à
Le cyclone tropical Belal a frappé lundi matin l'île française de La Réunion, en alerte maximale et dont la population est confinée, des vents extrêmement violents et de premiers dégâts étant déjà constatés avant que l'œil ne touche l'île. L'alerte violette a été levée vers 13 heures, heure locale, pour permettre l'intervention des secours. Les rafales devraient se calmer ce mardi matin. Suivez notre direct.
L'ESSENTIEL

Le cyclone tropical Belal a commencé à frapper lundi matin l'île française de La Réunion, en alerte maximale et dont la population est confinée, des vents extrêmement violents et de premiers dégâts étant déjà constatés avant que l'œil ne touche l'île. La préfecture a confirmé un premier décès, celui d'une personne sans domicile fixe qui ne s'était pas mise à l'abri.

Le préfet de ce département-région ultra-marin de 870.000 habitants a déclenché l'alerte violette cyclonique, le plus haut niveau, synonyme de "danger imminent", à 6 heures, heure locale (3h à Paris). La Réunion est repassée en alerte rouge dans la matinée pour permettre aux secours d'intervenir, a annoncé le préfet, tout en prévenant que ce basculement "ne change rien pour la population", qui doit toujours rester confinée. Suivez l'évolution de la situation en direct.

Les informations à retenir :

  • L'île française de La Réunion était en alerte maximale avant de repasser en alerte rouge vers 13 heures locales, la population reste confinée
  • La préfecture a confirmé un premier décès, celui d'une personne sans domicile fixe qui ne s'était pas mise à l'abri
  • Des rafales jusqu'à 250 km/h sont attendues ce lundi, même si la puissance du cyclone a été revue à la baisse
  •  100.000 clients sur les 430.000 de l'île étaient privés d'électricité, 37.000 personnes privées d'eau courante

"Clairement, le plus dur est passé"

Le cyclone a laissé des traces, mais est en train de quitter l'île ce lundi. C'est une trajectoire rassurante selon les météorologues. "Clairement, le plus dur est passé avec des vents qui dépassent encore allègrement les 100 km/h. Donc dans la nuit, on s'attend encore à des bonnes rafales, possiblement jusqu'à 170 km/h. Puis mardi, on retrouvera des conditions encore avec des vents qui redeviendront normaux, surtout demain matin", explique François Bonnardot de Météo France au micro d'Europe 1, même s'il faut rester prudent.

"On est en-deçà du caractère cataclysmique"

"Nous ne sommes pas du tout sortis du cyclone, mais on est en-deçà du caractère cataclysmique" craint initialement, a affirmé le préfet Jérôme Filippini, appelant toutefois à la prudence face au caractère imprévisible du phénomène météorologique : "On voit le bout du tunnel (…) si Belal a la gentillesse de ne pas nous réserver de surprises ce soir ou demain matin". Depuis 6 heures locales, l'île de l'océan Indien était placée en alerte violette cyclonique, le plus haut niveau, en raison du passage du cyclone Belal, aux effets potentiellement dévastateurs.

Après avoir frappé La Réunion vers 9 heures par le nord et l'ouest de l'île, provoquant de fortes pluies et des rafales de vent très violentes, le mur de l'œil du cyclone a finalement dévié sa course vers le nord sans rentrer à l'intérieur des terres. Un infléchissement de trajectoire "probablement sous l'effet du relief marqué de l'île", selon la préfecture.

Un décès confirmé

La préfecture a toutefois confirmé le décès "d'une personne sans domicile fixe qui ne s'était pas mise à l'abri" à Saint-Gilles (ouest) et avait refusé l'hébergement d'urgence proposé. Selon la gendarmerie locale, son corps a été retrouvé à proximité de la caserne, mais les causes du décès ne sont pas encore connues. Si le pire semble évité dans l'immédiat, de fortes précipitations et des rafales de vent continuent de toucher l'île alors que l'œil du cyclone devrait rester à La Réunion jusqu'en fin d'après-midi.

"Nous resterons dans sa zone d'influence dans l'après-midi, des rafales de 140 km/h sont attendues dans les bas et de 160 km/h dans les hauts. En termes de précipitations, des pluies soutenues sont attendues tout l'après-midi", a précisé durant la visioconférence Céline Jauffret, directrice interrégionale de Météo-France. Les maires du Port et de La Possession, deux communes du nord-ouest de l'île, ont affirmé à l'AFP qu'aucun dégât significatif n'avait été signalé, mais les pluies ont déjà provoqué les crues de plusieurs rivières charriant avec elles de nombreux débris.

"En comparaison, les débits du cyclone Gamède en 2007 sont dépassés. Ils avaient à l'époque impacté les ouvrages localement" a commenté le Territoire de l'Ouest, une intercommunalité regroupant les cinq communes de cette région. Sur les réseaux sociaux, les habitants de La Réunion, dont certains s'aventuraient dehors en raison de la relative accalmie causée par l'œil du cyclone, ont publié les images montrant par endroits d'impressionnantes inondations et des arbres arrachés.

100.000 foyers sans électricité

Selon le préfet, 100.000 clients sur les 430.000 de l'île étaient privés d'électricité à 13 heures locales. Du côté de l'eau, des coupures préventives pour 37.000 personnes ont été décidés et 17% des abonnés à la téléphonie fixe étaient privés de service. "C'est un bilan évidemment à consolider, à la mesure de l'évènement qu'on connait", a-t-il précisé. La Réunion n'a plus été frappée par un cyclone intense depuis dix ans et le passage de Bejisa, dans les premiers jours de 2014. Mais la comparaison que beaucoup redoutaient était celle du cyclone Firinga, à l'impact dévastateur en 1989.

Avant l'arrivée des vents, les autorités locales avaient mis en place des centres d'hébergement finalement peu sollicités : près de 700 personnes y ont été admises, notamment parmi la population la plus précaire ou vulnérable en cas de crues. "Nous avons procédé jusqu'au dernier moment possible à des évacuations", a souligné le préfet dans la matinée, précisant plus tard que "près de 120 personnes" avaient été mises à l'abri au cours d'ultimes opérations menées en fin de soirée et durant la nuit, avant le confinement strict.

Il a précisé attendre dès mardi, une fois l'aéroport de La Réunion - Roland-Garros rouvert, le renfort d'une trentaine de personnes de Mayotte et d'une centaine de renforts de la Sécurité civile venus de métropole, ainsi que d'équipes d'EDF qui aideront à réparer les dégâts.

"Nous sommes entrés dans le dur"

Dans son point de 10 heures locales, Météo-France a expliqué que "le cyclone tropical Belal touche actuellement l'île de la Réunion avec le passage du mur de l'œil, d'abord sur la partie nord de La Réunion". "Nous sommes entrés dans le dur. Le mur de l'œil du cyclone Belal est en train d'atteindre le nord-ouest de l'île", a commenté le préfet Jérôme Filippini sur France Inter : "Nous allons connaitre une journée de lundi difficile et dangereuse".

"On a heureusement à ce stade pas de victimes directes", a-t-il poursuivi. Dans l'ouest de l'île, les pluies ont déjà provoqué les crues de plusieurs rivières, dépassant par endroits les débits du cyclone Gamède en 2007 et charriant avec elles de nombreux débris.

L'aéroport international Roland-Garros fermé

Les autorités sont aussi "préoccupées par l'ensemble des cours d'eau", pour lesquels un pic de crue est attendu lundi en fin de matinée, selon le préfet.  L'aéroport international Roland-Garros, sur la commune de Sainte-Marie (nord), a fermé dimanche dès 16 heures locales et tous les réseaux de transports en commun se sont arrêtés à 18 heures. Le préfet a renouvelé lundi matin ses "encouragements aux Réunionnais, qui font preuve de patience". "Ils prennent part à la gestion de cette crise en restant chez eux", a-t-il estimé.