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Catherine Blanc , modifié à
Mercredi dans "Sans rendez-vous" sur Europe 1, la sexologue et psychanalyste Catherine Blanc conseille Samuel, un auditeur dont la partenaire refuse de pratiquer la fellation. Plutôt que d'arrêter, en conséquence, le cunnilingus, elle lui suggère d'en discuter calmement. 

En couple depuis sept ans, Samuel a du mal à se faire au fait que sa copine rejette la fellation. Considérant le sexe comme "donnant-donnant", il a décidé de ne plus lui faire de cunnilingus. Mardi dans "Sans Rendez-vous" sur Europe 1, Catherine Blanc, psychanalyste et sexologue à Paris, analyse ce refus et explique à Samuel comment mieux gérer sa frustration. 

La question de Samuel

Je suis en couple avec ma copine depuis 7 ans et elle ne m’a jamais fait de fellation, elle dit qu’elle n’aime pas ça. J’ai pris la décision, depuis quelques temps, d’arrêter de lui faire des cunnilingus. Pour moi le sexe, c’est donnant-donnant. Qu’en pensez-vous ?

La réponse de Catherine Blanc 

Sur le côté "donnant-donnant", chacun a sa manière de concevoir les choses. On peut se dire que ne pas faire de cunnilingus à quelqu’un qui ne vous fait pas de fellation peut être une façon de lui montrer que la frustration peut valoir pour elle aussi. Je pense néanmoins que les choses dans la sexualité ne sont pas aussi partagées.

Samuel peut toujours se dire que son amie a des a priori sur la sexualité et qu’il pourrait être intéressant, dans le cadre de leur relation, de s’aventurer un peu au delà de ses pudeurs ou de ses inconforts. Ceci étant, on a le droit aussi d’avoir des pudeurs, des inconforts et des dégouts tout en étant respecté dans ses impossibilités. Ce serait dommage de le faire au prétexte que "les gens normaux le font". C’est la société qui impose cette idée-là. 

 

Si la fellation est absolument rédhibitoire pour elle, elle acceptera de ne plus jamais avoir de cunnilingus. Elle peut cependant s’interroger sur le fait d’accueillir facilement ce que l’on fait à son sexe, alors qu’elle trouve la réciproque inconfortable ou dégoutante. Cela peut indiquer à son partenaire qu’il n’est pas sujet de gourmandise.

Mais il faudrait plutôt le prendre de manière légère, en commençant par lui demander simplement ce qui la dérange. Beaucoup de choses peuvent déranger une femme dans le fait de faire une fellation. Ce peut être le fait de voir de près un pénis, la peur que ce pénis puisse uriner, ou bien son odeur. Auquel cas il suffit de la rassurer, de lui dire qu’il est "tout beau, tout propre", qu’il sent bon. Cela peut aussi venir du fait qu’elle ne sait pas comment faire, ou qu’elle a peur de ses propres dents, peur d’être maladroite. Si c’est cela, il n’y a rien d’indépassable : au sein d’un couple, on peut apprendre. En rappelant, bien sûr, que l’on peut arrêter à tout moment.

L’appréhension est légitime, toujours compréhensible, mais peut parfois être dépassée. Après si c’est impossible, c’est impossible. Certains se disent que telle ou telle pratique est très importante pour eux et que s’ils ne les trouvent pas au sein de leur couple, ils iront les chercher ailleurs. C’est assez triste car la vie est aussi synonyme de frustrations. Elle ne sont pas graves en soi, il y a des tas d’autres choses à développer. Si un couple ne tient qu’à cela, il ne tient pas à grand chose.