LA QUESTION SEXO - Je fantasmais sur le sexe dans une voiture mais j'ai été déçu, pourquoi ?

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Catherine Blanc , modifié à
Christophe a été déçu lorsqu'il a réalisé son fantasme, qui était de faire l'amour avec sa compagne dans une voiture. Il s'interroge sur les raisons de cette déception et la sexologue Catherine Blanc lui répond sur Europe 1, mardi.

Christophe avait un fantasme : celui de faire l'amour dans une voiture à la campagne, loin du domicile conjugal, avec son amie. Mais quand le quadragénaire a tenté de réaliser ce fantasme il y a quelques jours, cela s'est mal passé pour lui et il s'interroge maintenant sur les raisons qui ont fait que cette expérience a tourné au fiasco. La sexologue et psychanalyste à Paris Catherine Blanc lui répond mardi dans l'émission Sans Rendez-vous sur Europe 1.

La question de Christophe, 46 ans

"Le week-end dernier, je suis parti avec ma copine à la campagne, nous avons expérimenté le sexe dans la voiture, mais je n'ai pas du tout apprécié, alors que c'est un fantasme que j'avais depuis pas mal de temps, comment l'expliquer ?"

La réponse de Catherine Blanc

"Ce fantasme, c'est l'idée de pouvoir faire ça n'importe où, dans un lieu à l'extérieur, mais dans la protection de la voiture pour ne pas le faire dehors dans la nature, peut-être à tort d'ailleurs. Ce qui est amusant, c'est l'idée de le faire en dehors de chez soi. C'est une sorte de liberté, parce que la sexualité cherche la liberté absolue. Faire l'amour, c'est de la liberté.

Nous sommes contraints par nos voisins, les enfants, les parents ou les amis, éventuellement. Tout d'un coup, c'est possible. Il y a la voiture, dans l'eau, dans un ascenseur, dans les champs… Vouloir le faire ailleurs que dans un lit et que dans sa maison, sous les étoiles ou sous le ciel, c'est assez classique."

Mais ce n'est pas pratique dans les faits, si ?

"C'est exactement ce qui s'est passé. Les sièges ne se baissent pas comme il faudrait, il y a un volant, on se cogne à droite à gauche, il y a le levier de vitesse… C'est drôle, donc ça peut être sexy, mais dans les faits ça n'est pas confortable."

N'y a-t-il pas une volonté de s'exhiber, voire d'être vus ?

"Bien sûr ! Ceci étant, Christophe parle de campagne, mais on n'est pas en plein milieu de nulle part, en pleine nuit. Dans la nature, il y a moins de chances que si c'était dans une ville. Mais c'est cette possibilité qui rend les choses un peu excitantes, d'un point de vue fantasmatique puisque techniquement, ce n'était pas tout à fait ça."

Faut-il prendre des vêtements faciles à enlever ?

"Il vaut mieux ne pas être très habillés pour que ça soit très facile de se déshabiller. Il vaut mieux le faire en été qu'en hiver. Les hommes ont quand même un pantalon, des chaussettes, des chaussures… Non seulement il y a l'attirail de la voiture, mais il y a le pantalon coincé en bas des mollets, avec les chaussettes et les chaussures, ça devient très folklorique, très drôle, mais très infaisable."

C'est un peu triste d'être déçu par un fantasme, non ?

"Parfois, c'est naze, mais c'est naze si on ne le prend pas sur le ton de l'humour. Ce qui pose problème, là, c'est qu'il le prend trop sérieusement, c'est-à-dire que c'était son fantasme, il l'a vécu et il l'a raté parce qu'évidemment, dans un fantasme, on a toute la souplesse du monde et on oublie que dans la vraie vie, on est un peu plus rigides. L'habitacle d'une voiture, même si c'est un utilitaire, ça n'est pas nécessairement très confortable. Ça peut marcher, à condition d'enlever les sièges auto des enfants et d'avoir aménagé ça en dortoir derrière !

Fondamentalement, ça n'est pas grave de l'avoir loupé parce que c'était drôle. Ça redonne beaucoup d'érotisme au lit conjugal ou à la position habituelle, donc ce n'est pas mal d'essayer des choses un peu tordues pour se dire que le quotidien est finalement assez délicieux."