LA QUESTION SEXO - Est-il normal de fantasmer un rapport de soumission ?

domination soumission Catwoman
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Lundi, dans l'émission "Sans Rendez-Vous", la sexologue Catherine Blanc répond à un auditeur qui se demande s'il est normal de fantasmer des relations sexuelles où il serait soumis à l'autre.
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Tout le monde n'assume pas ses fantasmes. Lundi, au micro de Mélanie Gomez, dans Sans Rendez-Vous, l'émission santé d'Europe 1, la psychanalyste et sexologue Catherine Blanc s'attache à rassurer un auditeur perturbé par ses envies d'être dominé.

La question de Thierry

"Je ne sais pas pourquoi, je nourris le fantasme de relations sexuelles dans lesquelles je serais soumis à l'autre. Je ressens une peur délicieuse à l'idée de cet abandon. Qu'en pensez-vous ?"

La réponse de Catherine Blanc

"D'une façon générale, tous les fantasmes se divisent en deux types : ceux de domination et ceux de soumission. On peut être très créatif, mais le fond de nos fantasmes est d'un côté ou de l'autre.

Dans le cas de Thierry, son fantasme renvoie à la première relation qu'on a à l'autre, à savoir avec notre mère. On est alors dans la totale dépendance qui va faire notre bonheur ou notre malheur selon sa capacité à nous répondre ou nous frustrer. Finalement, ce fantasme est une recherche de cette première relation, ce qui ne veut évidemment pas dire qu'il a envie de faire l'amour avec sa mère.

Il existe un poncif qui dit que les hommes doivent être dominants du féminin. Et ceci tout simplement parce qu'il y a toujours un fond d'inquiétude à l'idée que la femme serait une ogresse dans la relation. Là encore, cela vient de la maman, puisque notre premier personnage, c'est la mère. Il y a toujours l'inquiétude, pour les garçons notamment, d'être "mangés", absorbés, et donc un besoin d'exprimer la domination. 

Dans toutes nos façons de fonctionner l'un avec l'autre, on peut jouer à cette soumission, à se faire dorloter, papouiller, comme un nourrisson. Et ce n'est pas parce qu'on y joue un peu qu'on est moins adulte, ou moins légitime sexuellement. On peut toujours se parler en se demandant si on peut s'amuser à… Cela peut aller jusqu'à la mise en scène de grosse domination. Mais une fellation peut être un moment de soumission comme de domination, selon comment on voit la position elle-même."