LA QUESTION SEXO - Comment savoir que l'autre est "disponible" pour faire l'amour ?

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Damien Mascret
La concordance des désirs n'est pas une mince affaire dans une relation. Dans l'émission "Sans Rendez-Vous", sur Europe 1, le docteur Damien Mascret se penche sur les différents niveaux de disponibilités pour faire l'amour en symbiose avec son ou sa partenaire.

"Non, pas ce soir", "là, je n'en ai pas envie", "une autre fois"… Dans une relation, chacun peut se heurter au refus de l'autre d'avoir une relation sexuelle. Et ça n'a rien d'un rejet de son ou sa partenaire mais relève plutôt d'une absence de disponibilités communes, comme l'explique Damien Mascret. Le docteur et chroniqueur d'Europe 1 ausculte dans l'émission Sans Rendez-vous la mécanique du désir et son triple ressort. 

"Quel est le meilleur moment pour faire l'amour ? Évidemment, il faut que l'autre soit disponible également sauf, bien sûr, pour les activités en solo. En réalité, vous avez envie parce que vous êtes disponible, mais il va falloir vérifier que votre partenaire l'est aussi. En fait, cette disponibilité repose sur trois plans différents : il faut être disponible physiquement, mentalement et émotionnellement.

La disponibilité physique

Globalement, il faut de l'énergie pour la sexualité. C'est important, parce qu'on a des personnes malades et dans ce cas-là, on apprend à gérer sa journée avec la quantité d'énergie dont on dispose. C'est un peu comme si vous commenciez votre journée avec une batterie de smartphone chargée à 30%. Il faut apprendre à la gérer. À quel moment l'utiliser ? Cela veut dire aussi qu'il faut savoir à quel moment vous allez placer la sexualité. Peut-être au moment où vous avez beaucoup d'énergie ou la laisser optionnelle ou facultative si vous n'en avez pas assez. Il faut en tout cas avoir une démarche volontaire et proactive par rapport à cette disponibilité.

La disponibilité mentale

Si vous avez envie de sexe, c'est que vous êtes disponible mentalement. Vous avez fait le ménage dans vos préoccupations, dans le stress et dans l'anxiété. Parfois, c'est un moyen de s'en décharger. Pour beaucoup de personnes, quand elles sont préoccupées ou soucieuses, quand elles attendent des résultats de quelque chose, quand elles sont préoccupées par quelqu'un ou quand elles sont stressées par leur travail, il est difficile d'être disponible mentalement et intellectuellement pour la sexualité. C'est parfois là que ça peut coincer. Le désir sexuel est parfois comme l'appétit et vient 'en mangeant'. Si ça ne marche pas, on a parfaitement le droit d'arrêter. Encore une fois, on n'a pas signé pour avoir l'entrée, le plat et le dessert.

La disponibilité émotionnelle

C'est peut-être ce qui est le plus difficile. D'abord, c'est difficile à évaluer chez le ou la partenaire. Dans quel état émotionnel se trouve l'autre ? Tout n'apparaît pas : il y a des couples et des personnes qui ont parfois du mal à dire ce qu'ils ressentent. À l'inverse, il y en a d'autres qui le disent et le font très facilement. Ce n'est pas parce que quelqu'un ne vous a pas dit que vous l'agaciez qu'il n'est pas agacé. Là aussi, il y a des gens qui ont une capacité à compartimenter très facilement : même s'ils se sont froissés avec leur partenaire, une demi-heure après, ils peuvent s'engager dans la sexualité. Ce n'est pas forcément le cas pour l'autre.

Si tout n'a pas été réglé, il peut y avoir ce qu'on appelle du ressentiment, ce qui veut dire qu'on a laissé couver quelque chose. Ça ne nous met pas dans une disponibilité émotionnelle pour la sexualité. Or, contrairement à ce que pensent certains, on a besoin d'un minimum de connexion, même dans ce qu'on appelle des rencontres occasionnelles, où on pense qu'il n'y a absolument aucun sentiment.

En réalité, il y a bien quelque part une connexion des émotions. Si vous n'êtes pas disponible, ça va être très difficile d'enclencher le cycle du désir. Si vous avez du mal à enclencher le cycle du désir et que vous continuez malgré tout, votre corps va avoir du mal à suivre cette voie. Par la suite, vous risquez de désamorcer complètement la pompe du désir parce que vous vous engagez dans un acte que vous ne vouliez pas pleinement. Il vaut mieux s'arrêter. Ça ne sert pas d'avoir un partenaire immature qui veut absolument continuer ou qui est en colère. Il faut aussi accepter ça, parce que ça arrive à tout le monde d'avoir une disponibilité qui ne marche pas ce jour-là.

Comment être synchrone ?

Parfois, ce qu'on n'assimile pas à de la sexualité ou à des préliminaires relève déjà des préliminaires et de la sexualité. Le fait de discuter avec son ou sa partenaire, le fait de prendre le temps de préparer le repas ensemble… Bref, des activités qui, apparemment, n'ont rien à voir avec le sexe mettent en réalité dans une sorte d'harmonie. Vous êtes en train de recoller et recadrer vos émotions, vos mentaux et, finalement, vos corps."