LA QUESTION SEXO - Combien de temps doit durer un rapport sexuel ?

  • Copié
Catherine Blanc
S'il existe bien un chiffre moyen de durée d'un rapport sexuel, Catherine Blanc, sexologue, explique lundi dans l'émission "Sans Rendez-Vous" sur Europe 1 qu'il ne faut pas réfléchir de manière aussi normée concernant la sexualité. Mieux vaut oublier l'adage voulant que "plus c'est long, plus c'est bon" et se concentrer sur son désir.
EUROPE 1 VOUS ACCOMPAGNE

"Plus c'est long, plus c'est bon", dit le dicton, probablement popularisé par des marathoniens du sexe. Mais combien de temps un rapport sexuel doit-il durer exactement ? Pour Catherine Blanc, sexologue et psychanalyste, la question est biaisée dès le départ. Car il ne faut pas, explique-t-elle sur Europe 1 lundi dans l'émission "Sans Rendez-Vous", s'enfermer dans des normes. En matière de sexualité, il n'y a pas de règle, sinon celle de ses envies et de celles de l'autre.

La question

Combien de temps doit durer un rapport sexuel, sachant qu'une étude a évalué la durée moyenne entre la pénétration et l'éjaculation à 5,4 minutes ?

La réponse de Catherine Blanc

Cinq minutes, cela peut paraître très court ou très long. Tout dépend de l'investissement dans lequel vous êtes. Si c'est très intense, vous allez avoir une autre perception du temps. On surestime souvent le temps que cela dure, on n'est pas dans le raisonnement à partir du moment où l'on est dans la jouissance. Par ailleurs, cette durée est calculée entre le début de la pénétration et l'éjaculation. C'est-à-dire selon le fonctionnement de l'homme, de son érection et de son éjaculation. Or, qu'en est-il de la femme ? Si ça se trouve, elle pense à ses courses. Le tout est de se rencontrer. Si on se rencontre cinq minutes, c'est déjà merveilleux. 

 

En comptant les préliminaires, la durée moyenne est d'une vingtaine de minutes. Cela donne de l'espace pour l'échange, le discours corporel, la créativité. Ce qui est important, c'est la créativité. Et je ne parle pas de position sexuelle mais de ce qui se joue, se noue dans la façon de s'aimer, se regarder et se pénétrer. On peut faire l'amour toute la nuit évidemment, mais ce n'est pas un marathon. Nous n'avons rien à prouver à personne. Vient un moment où le corps se réveille et pose ses limites avec les frottements, des petites douleurs. La longueur n'a pas vraiment d'intérêt.

La sexualité, c'est un endroit où nous allons vérifier notre pouvoir individuel. Et évidemment qu'être dans la norme, c'est être d'une société d'adultes ayant du pouvoir. Est-ce qu'on a le pouvoir de séduire, de faire jouir, d'être en couple ? On est reconnu comme tel par la société parce qu'on a les mêmes codes, les mêmes us et coutumes qu'elle. Mais en l'occurrence, ce n'est pas pertinent.