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Anaïs Huet
Invitée du Club de la Presse mercredi, Delphine Horvilleur, l'une des rares rabbins femmes en France, s'est émue du conservatisme religieux en France.
INTERVIEW

En France, elles ne sont que trois à exercer la fonction de rabbin. Parmi ces rares femmes, Delphine Horvilleur n'hésite pas à revendiquer son titre de rabbin au féminin. "Je suis attachée au terme", a-t-elle confié dans le Club de la Presse, mercredi. "Je pense que dans l’état de notre société et compte tenu de la place qu’ont - ou n’ont pas - les femmes au sein de la pensée religieuse, il est extrêmement important aujourd’hui de revendiquer les mêmes titres que les hommes", a-t-elle déclaré. "Pendant longtemps, les femmes ont été dans la périphérie de la pensée religieuse".

Aucune école "progressiste". Difficile d'exercer cette fonction dans une communauté conduite, pour l'immense majorité, par des rabbins hommes. Et cela commence dès la formation. Aucune des trois rabbins femmes n'a pu étudier en France. "Il n'y a pas de séminaire progressiste en France", a déploré Delphine Horvilleur, qui a elle-même partir à New-York pour étudier les textes. "La seule école rabbinique en France n’est pas libérale et ne reconnaît pas la féminisation de la fonction", a-t-elle expliqué.

Des réticences du Consistoire. Si les fidèles n'ont globalement pas de mal à voir arriver des femmes rabbins dans leurs synagogues, il semble qu'il n'en soit pas de même pour le Consistoire. "Dès qu'il s'agit de reconnaître nos mariages, nos conversions, il y a plus de problèmes", a-t-elle regretté.