"La Nuit des églises" : Europe 1 vous emmène dans l'église la mieux cachée de Paris

L'église Saint-Sulpice est, après Notre-Dame, la plus vaste de Paris. © Ludovic MARIN / AFP
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Laure Dautriche

Du 30 juin au 7 juillet 2018, des centaines d’églises ouvriront leurs portes partout en France pour la 8e édition de « La Nuit des églises ».

Croyants ou non, promeneurs d’un soir ou pratiquants, tous sont invités à redécouvrir ces édifices qui allient culte et culture. La Conférence des Evêques de France propose à toutes les églises de France d’ouvrir leurs portes et d’organiser une animation pour permettre à chacun de redécouvrir leur patrimoine. A partir de ce samedi, la Nuit des églises est une manifestation cultuelle et culturelle inscrite dans le paysage estival des diocèses, bénéficiant d’une reconnaissance à l’échelle nationale et à laquelle participent aujourd’hui plus de 600 églises.

Plusieurs évêques ont été enterrés ici, mais aussi des princes et des écrivains. Objectif : découvrir, aussi, des trésors cachés dans des endroits que vous croyez connaître. Exemple à Paris, avec l'église Saint-Sulpice qui est, après Notre-Dame, la plus vaste de Paris. Sans oublier cette église dissimulée SOUS l'actuelle église Saint-Sulpice dans le 6e arrondissement. C'est l'église la mieux cachée de Paris. Ici se trouve un autre monde. Une ancienne église construite au 13e siècle, mais aussi des cryptes, des galeries, des salles. Durant des siècles, cet espace a servi de cimetière. Plusieurs évêques ont été enterrés ici, mais aussi des princes et des écrivains. On lit encore quelques inscriptions sur les caveaux.

"Personne n’osait descendre car il y avait des ossements partout". A la fin du 18e siècle, lorsque les révolutionnaires arrivent au pouvoir, ils se servent de cette église, et de ces souterrains, pour tenir leurs discours et organiser des fêtes, raconte Danielle Randriat, bénévole de Saint-Sulpice : "l’église a été occupée dès 1791. Elle est devenue le temple de la raison, le temple de l’être suprême, temple de la victoire… Et en 1793, toutes les cryptes ont été vandalisées. Que cherchaient les révolutionnaires dans les cercueils ? Du plomb, pour faire des balles ! Pendant près de 40 ans, personne n’osait descendre car il y avait des ossements partout".

Ici, un banquet a même été organisé pour Napoléon Bonaparte à son retour d'Egypte en 1799. A la place de l'autel, il y avait une allégorie de la victoire. On raconte que Bonaparte n'a même pas touché au plat, craignant alors d'être empoisonné.