Nationale 7 1:40
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Laura Taouchanov
Pendant des années, elle a été le principal axe routier conduisant les Français vers les bords de la Méditerranée. La Nationale 7, supplantée par l’autoroute dans les années 1970, n'a toutefois rien perdu de son éclat, et attire aujourd'hui des vacanciers nostalgiques des longues heures passées à l'arrière de la DS familiale, toutes vitres ouvertes.

"National 7, il faut la prendre que l’on aille à Rome, à Sète". Charles Trenet en a fait un tube. Pendant les Trente Glorieuses, cette route a incarné la joie des départs en vacances après les privations de la guerre. En 1956, les congés payés passent à trois semaines et la voiture, elle, se démocratise. De plus en plus de familles descendent dans le Sud. L’autoroute n’existe pas encore, alors la Nationale 7, longue de 996 kilomètres de Paris à Menton et qui traverse 15 départements, va connaître ses heures de gloire.

 

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Les heures passées à l’arrière d'une Citroën DS familiale en direction de la côte d'Azur, la carte routière sur les genoux, Thierry Dubois, 57 ans, aujourd’hui dessinateur automobile, s'en souvient bien. "Il faisait chaud, c’était très long. On n’avait qu’une envie : plonger dans la Méditerranée", raconte-t-il. "À l’époque, les voitures étaient beaucoup plus tournées vers l’extérieur. Il n’y a pas de climatisation, les gens circulaient avec les fenêtres ouvertes, ce qui permet d’avoir beaucoup plus de contacts", se rappelle-t-il. "Les embouteillages ont fait la fortune des nougatiers de Montélimar. Il fallait presque trois heures pour traverser la ville !"

L'arrivée de l'autoroute

L’itinéraire de la Nationale 7, surnommée "la route du soleil", a été progressivement déserté avec l'arrivée de l'autoroute en 1970, et l’ouverture de l’A6. Il y a 15 ans, Europe 1 tendait le micro à un retraité du midi nostalgique en bord de la route. "Ici, c’était le pays des balais. Les vacanciers s’arrêtaient sur le bord de la route pour acheter un balai ou un plumeau. Ça faisait travailler les commerçants", se souvenait-il.

De plus en plus de vacanciers se remettent toutefois à sillonner le goudron de la Nationale 7. Des adeptes du slow tourisme, qui veulent ainsi s'imprégner du patrimoine français.