Taxis : plusieurs syndicats annoncent la reconduction de leur mouvement

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Les chauffeurs de taxis font grève depuis mardi pour protester contre les VTC qu'ils accusent de concurrence déloyale. © GEORGES GOBET / AFP
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avec AFP , modifié à
Dès mercredi à l'aube, les secteurs de la Porte Maillot, de Bercy, d'Orly et de Roissy étaient touchés par la mobilisation. Cela devrait se poursuivre jeudi.

Après une journée de grève mouvementée mardi, la mobilisation des taxis contre les voitures de transport avec chauffeur (VTC) se poursuit. Et ce malgré la nomination mardi d'un médiateur par Matignon. Les automobilistes devaient faire face mercredi à de nouvelles difficultés en Ile-de-France mais aussi dans les grandes villes de province. Au total, plus d'un millier de taxis se sont mobilisés sur Paris. Et cela devrait se poursuivre jeudi : plusieurs syndicats ont annoncé la reconduction de leur mouvement de protestation. 

Les principales infos à retenir

  • Plusieurs syndicats ont annoncé la reconduction de leur mouvement de protestation jeudi
  • A Paris, Toulouse et Marseille, les chauffeurs de taxis ont lancé des opérations escargots
  • Manuel Valls a nommé mardi un médiateur pour régler le conflit qui oppose les taxis aux VTC

La mobilisation continue. Après une mobilisation de plusieurs milliers de taxis en France mardi et une nuit de rassemblements, les chauffeurs de taxis ont maintenu leur mobilisation mercredi et vont la poursuivre jeudi. Mercredi, un millier de taxis étaient mobilisés en région parisienne, selon la préfecture de police, qui en dénombrait 2.100 la veille. Plusieurs syndicats ont ensuite annoncé mercredi soir la reconduction de leur mouvement de protestation. Les deux intersyndicales de taxis se sont retrouvées mercredi à Paris pour discuter des suites du mouvement. Tous étaient d'accord sur un point: "on rejette le médiateur, on n'en veut pas", a résumé Mohamed Ben Ali, du syndicat de défense des conducteurs de taxis parisiens (SDCTP).

Où cela bloque-t-il ? Les autorités ont appelé les automobilistes à "contourner largement" les secteurs de la porte Maillot, dans l'Ouest parisien, de place du Bataillon du Pacifique, près du ministère des Finances à Bercy, dans l'Est de Paris et d'éviter d'utiliser leurs véhicules pour se rendre dans les aéroports d'Orly et de Roissy. "Ce sont les mêmes points de blocage qu'hier", a-t-on ajouté à la préfecture de police, précisant qu'il n'y avait pas d'incidents à ce stade. 

Dès mercredi matin à l'aube, 200 taxis occupaient la Porte Maillot bouclée par les forces de l'ordre qui empêchent de nouveaux véhicules de rentrer sur la place. 

A Roissy, une centaine de taxis était déployée peu après 7h pour protester contre la concurrence des véhicules de transport avec chauffeur (VTC), selon une source aéroportuaire. En milieu de matinée, "environ 200 taxis" provoquaient des "ralentissements notamment aux entrées ouest et est de l'aéroport" de Roissy.

A Orly, une dizaine de grévistes bloquait les stations de taxis d'Orly Sud et "cinq ou six" à Orly Ouest, selon une source proche du dossier. Celle-ci a fait état d'une "altercation un peu forte" entre grévistes et non grévistes, qui a conduit à l'interpellation d'un gréviste.

Et en province ? Les opérations ne se sont pas limitée à l'Ile-de-France mercredi. La Dépêche du Midi rapporte une opération escargot sur le périphérique intérieur de Toulouse débutée à 7h20. Toujours selon La Dépêche, un accrochage a eu lieu entre une navette et un taxi près de l'aéroport sans gravité. France Bleu rapporte également des blocages devant la gare Matabiau et l'aéroport depuis 5h.

En Paca, selon France Bleu Provence, les forces de l'ordre ont pris place près de l'aéroport de Marignane tôt mercredi. Les chauffeurs de taxis, eux, ont débuté une opération escargot sur l'A50 en direction de Marseille, 7 km de bouchons étaient comptabilisés à 7h45. La place Castellane est également occupée.

Des violences et un médiateur. La mobilisation de mardi avait donné lieu à plusieurs dérapages en Ile-de-France et s'est soldée par un blessé et 24 interpellations en Ile-de-France. Manuel Valls a dénoncé des violences "inadmissibles". Le Premier ministre, qui a annoncé le renforcement des contrôles visant les pratiques illégales de certains VTC, a reçu mardi des représentants d'organisations de taxis, issus de l'une des deux intersyndicales qui avaient appelé à la mobilisation dans tout le pays, avec des mots d'ordre différents.

Mais pourquoi les taxis font-ils grève ? Les taxis réclamaient une compensation à leur baisse d'activité et à la chute des prix des licences, dues selon eux à la concurrence de VTC qui cassent les prix et ne respectent pas la loi. Le secteur est encadré depuis octobre 2014 par la "Loi Thévenoud", mais plusieurs de ses volets ont été annulés par la justice. "Il y a une difficulté d'application réelle, parce que la loi n'est pas allée jusqu'au bout. On ne peut pas continuer à avoir deux activités différentes qui font le même métier", a jugé Alain Griset, président de l'Union nationale des taxis, à sa sortie de Matignon mardi.

 

Uber condamné à verser 1,2 million d'euros à des taxis. Hasard du calendrier, la société Uber France a été condamnée mercredi à verser 1,2 million d'euros à l'Union nationale des taxis au titre d'une liquidation d'astreinte, selon un jugement du tribunal de grande instance de Paris obtenu par l'AFP. Cette décision, publiée en pleine mobilisation des taxis contre les "dérives" du secteur des véhicules de transport avec chauffeur (VTC) dont Uber est l'un des principaux acteurs, est liée à la communication de la société vis-à-vis de ses chauffeurs, qui selon l'UNT entretenait une "ambiguïté" quant à la possibilité de stationner sur la voie publique en attente d'un client sans réservation préalable ("maraudage").