La mère du plus jeune assigné à résidence réclame la levée de la sanction

Le jeune homme, aujourd'hui majeur, est obligé de pointer deux fois par jour au commissariat. (Image d'illustration)
Le jeune homme, aujourd'hui majeur, est obligé de pointer deux fois par jour au commissariat. (Image d'illustration) © JACQUES DEMARTHON / AFP
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N.M. , modifié à
Le jeune homme, âgé de 18 ans, est assigné à résidence depuis plus de deux ans. Il avait menacé des policiers.

La mère du plus jeune assigné à résidence de France, aujourd'hui âgé de 18 ans, réclame la levée de cette sanction, rapporte mercredi RTL, alors qu'est levé mercredi l'état d'urgence dans lequel se trouvait la France depuis novembre 2015.

Menaces contre des soldats. C'est en mars 2015, deux mois après les attentats de janvier, que la vie du jeune homme a basculé : à l'âge de 16 ans, il est condamné à six mois de prison avec sursis après avoir menacé des soldats sur la voie publique. Sur lui, les policiers avaient découvert un couteau. Il est assigné à résidence à partir de janvier 2016. 

"Il n'existe pas". Sa mère raconte les contraintes d'une telle vie : "On sent un poids dans notre cœur, c'est très, très lourd. On vit avec un secret de famille. Cela fait deux ans qu'il ne participe plus aux événements familiaux, qu'il est absent des photos de famille… Il n'existe pas. Il y aura dans notre vie une période où on ne verra jamais mon fils." Et si aujourd'hui, elle réclame la fin de cette assignation, c'est que l'état d'urgence a pris fin et que la nouvelle loi antiterroriste entre en vigueur. 

"Un suspect à vie". Le jeune homme, qui a obtenu son bac S avec mention l'an dernier, a pu entamer des études en histoire malgré l'assignation. Mais dans les faits, alors qu'il doit pointer deux fois par jour au commissariat et qu'il ne doit pas sortir de chez lui de 20 heures à 6 heures, sa vie est empoisonnée, à en croire sa mère. "C'est un suspect à vie. Sincèrement, c'est un garçon tourné vers l'avenir mais on le retient dans le passé, on le tire vers le passé. On ne veut pas le laisser s'envoler", déplore-t-elle. Selon elle, son fils a désormais purgé sa peine en plus de reconnaître ses fautes. "On oublie que c'est un humain, on oublie que ça a été un enfant. Certainement que ce qu'il a fait est répréhensible mais cela reste de l'ordre de l'adolescence", estime-t-elle.