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Sur Europe 1, le psychologue Jean Van Hemelrijck revient sur la difficulté qu'ont certains couples à se séparer.
INTERVIEW

En 2013, près de 125.000 divorces ont été prononcés pour autant de couples séparés, selon l'Insee. Parmi ces personnes, plusieurs n'arriveront pas à se détacher totalement. C'est ce que le psychologue Jean Van Hemelrijck appelle la "malséparation". Dans Il n'y en a pas deux comme elle, le spécialiste revient sur cette situation qui peut entraîner une souffrance importante.

La prolongation d'une relation destructrice. "Dans tous les cabinets d'avocats et les bureaux de psy, vous avez des gens qui passent des années à se séparer", raconte Jean Van Hemelrijck. Le psychologue définit cette situation comme la "malséparation", cette situation où les gens "s'entendent sur le fait de ne pas s'entendre". "Les couples arrivent à prolonger de manière absolument invraisemblable une relation destructrice", décrit le psychologue. Un lien est maintenu malgré le divorce et les souffrances liées à la situation.

Pourquoi la malséparation ? "Le départ de l'autre représente un tel danger psychique, un tel risque d'effondrement, (...) que plutôt que de le laisser partir, on le maintient en soi, sous forme de partenaire de haine", souligne Jean Van Hemelrijck pour expliquer le phénomène.

Cette situation, qui peut durer des années, est souvent la conséquence de deux types de rupture. Les séparations par désillusion, "qui arrivent par surprise, où l'autre nous dévoile une part insoupçonnée de lui". Mais aussi les ruptures brutales, qui vont bien au-delà des simples faits cachés par le conjoint. "C'est différent de découvrir que notre partenaire nous trompe et de se rendre compte qu'il le fait avec notre meilleur ami(e)", conclut le psychologue.