La diffusion de journaux du groupe Ouest-France empêchée par des "gilets jaunes"

Ouest France, imprimerie, DAMIEN MEYER / AFP 1280
L'ensemble des éditions impactées a été mise en ligne gratuitement sur les sites internet du groupe Ouest-France. © DAMIEN MEYER / AFP
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avec AFP , modifié à
"Cette nuit, vers 23h30, une vingtaine de manifestants se réclamant des 'gilets jaunes' (…) ont bloqué la sortie des camions dans lesquels étaient conditionnés des journaux qui étaient déjà imprimés", a indiqué l'adjoint au rédacteur en chef de "Ouest France".

Plusieurs éditions de journaux du groupe Ouest-France n'ont pu être diffusées jeudi après que des manifestants, se réclamant des "gilets jaunes", ont bloqué des camions à la sortie d'une imprimerie du groupe en Loire-Atlantique, a appris l'AFP auprès de la direction. "Cette nuit, vers 23h30, une vingtaine de manifestants se réclamant des 'gilets jaunes' se sont présentés à notre imprimerie de la Chevrolière, au sud de Nantes. Ils ont bloqué la sortie des camions dans lesquels étaient conditionnés des journaux qui étaient déjà imprimés", a indiqué à l'AFP Philippe Boissonnat, adjoint au rédacteur en chef de Ouest-France et directeur des rédactions.

Selon un communiqué de Ouest-France sur Internet, ils s'agissait de manifestants "mécontents de la couverture du mouvement par nos titres, déplorant que certains 'gilets jaunes' aient pu être taxés d'antisémitisme suite aux incidents survenus le week-end" des 22-23 décembre. "Au final, ce sont quelque 180.000 exemplaires qui n'ont pas pu être diffusés", a précisé Philippe Boissonnat.

L'ensemble des éditions impactées disponibles en ligne gratuitement. Parmi les titres et éditions impactées : Ouest-France (éditions Loire-Atlantique et Vendée), Le Courrier de l'Ouest (édition des Deux-Sèvres), et Presse-Océan (Loire-Atlantique). En réaction, l'ensemble des éditions impactées a été mise en ligne gratuitement sur les sites internet du groupe Ouest-France.

Selon Ouest-France, c'est la première fois depuis le début du mouvement des "gilets jaunes" le 17 novembre que les journaux du groupe sont visés. Le groupe Ouest-France a annoncé des poursuites. "On va déposer plainte dans la journée. On condamne avec force ce délit vis-à-vis de la liberté de la presse et (le fait) d'empêcher de raconter aux gens ce qu'il se passe près de chez eux", a annoncé Philippe Boissonnat.

"Il y avait un papier qui donnait la parole aux 'gilets jaunes'". Ce blocage est jugé d'autant plus incompréhensible par le quotidien "que dans les éditions de Loire-Atlantique, il y avait un papier qui donnait la parole aux 'gilets jaunes', qui présentait quelques-uns (des manifestants) heureux de la solidarité que cela pouvait créer entre eux", a souligné Philippe Boissonnat.