La Confédération paysanne dénonce les prix de vente des abricots

En juin, les cours étaient inférieurs de 27% à la moyenne 2012-2016.
En juin, les cours étaient inférieurs de 27% à la moyenne 2012-2016. © MYCHELE DANIAU / AFP
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avec AFP , modifié à
Une vente d'abricots était organisée à Paris mardi afin de dénoncer des prix en chute libre.

La Confédération paysanne a organisé mardi une vente d'abricots à Paris pour défendre les producteurs obligés de vendre leurs fruits à des prix "historiquement bas", face à la concurrence espagnole et à la pression de la grande distribution.

Des prix en chute libre. Les organisateurs de cette vente au cœur de Paris, sur la place de la République, entendaient dénoncer "des fruits qui partent des exploitations à des prix délirants de 50 centimes le kilo et qui sont revendus 3 euros le kilo dans les lieux de vente, alors même qu'ils sont conditionnés par l'exploitant et qu'il n'y a aucune transformation", a déclaré Laurent Pinatel, porte-parole du syndicat agricole. Le service statistique du ministère de l'Agriculture, Agreste, indiquait en effet mardi qu'en juin, les cours étaient inférieurs de 27% à la moyenne 2012-2016.

Concurrence de l'Espagne. "La production française a démarré en avance" et "c'est le prix à l'export de l'Espagne qui a fixé le prix de la saison", a expliqué André Bouchut, responsable de la filière fruits et légumes de la Confédération paysanne. Par conséquent, "les producteurs ne ramassent plus, certains vont même arracher" leurs arbres. Cela s'était déjà produit il y a dix ans avec les pêches et les nectarines françaises, également concurrencées par leurs concurrentes espagnoles, assure-t-il. 

"La récolte française bat son plein". Mais l'Espagne n'est pas seule en cause selon la Confédération paysanne, qui dénonce aussi "les centrales d'achat" de la grande distribution et leur "politique dévastatrice de prix bas à grand renfort de produits espagnols, alors même que la récolte française bat son plein". La campagne de commercialisation 2017 de l'abricot français a débuté vers la mi-mai, avec une quinzaine de jours d'avance, ce qui a provoqué un "télescopage avec la récolte espagnole", explique Agreste.

Les abricots espagnols ont ainsi été "largement présents en France en mai" causant une "pression sur les prix de vente de l'abricot français", indique Agreste. En juin, les fortes températures dans l'Hexagone ont accéléré la récolte, entraînant un chevauchement variétal. "Cet afflux simultané de nombreuses variétés a déstabilisé le marché, malgré un niveau d'importation de l'abricot espagnol plus faible en fin de mois, et le niveau des stocks a augmenté", selon Agreste.