"Jungle" de Calais : "vives inquiétudes" du Défenseur des droits sur les conditions du démantèlement

Les conditions du démantèlement de la "jungle" de Calais ne semblent pas optimales.
Les conditions du démantèlement de la "jungle" de Calais ne semblent pas optimales. © DENIS CHARLET / POOL / AFP
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avec AFP , modifié à
Les conditions du démantèlement de la "jungle" de Calais inquiète le Défenseur des droits.

Le Défenseur des droits Jacques Toubon a exprimé jeudi ses "inquiétudes les plus vives" sur les conditions du démantèlement de la "jungle" de Calais, qui selon lui "pourrait débuter le 17 octobre".

Un dispositif d'accueil pas encore au point. "La destruction de la totalité des camps et des installations en dur pourrait débuter le 17 octobre prochain. Or le dispositif d'accueil et de mise à l'abri sur place des mineurs non accompagnés n'est toujours pas opérationnel", souligne dans un communiqué le Défenseur des droits, qui se dit "très préoccupé par le sort de l'ensemble des exilés vivant à Calais". L'ancien ministre de la Justice a écrit au ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve pour lui demander "des informations" sur cette opération.

Un démantèlement complet. Fin septembre, François Hollande a promis le "démantèlement complet" d'ici "la fin de l'année" du camp de migrants de Calais, où s'entassent entre 7.000 et 10.000 migrants selon les comptages. "Je suis donc venu à Calais aussi pour confirmer la décision que j'ai prise avec le gouvernement de démanteler définitivement, entièrement, rapidement, c'est-à-dire d'ici la fin de l'année, ce qu'on appelle la lande de Calais", a déclaré le chef de l'État lors d'un discours prononcé après la pose de la première pierre de l'extension du port de la ville.

Une demande d'informations supplémentaires. Jacques Toubon, qui "alerte de nouveau le ministre de l'Intérieur", indique avoir écrit à Bernard Cazeneuve pour lui demander quelles sont "les dispositions prises" s'agissant des mineurs non accompagnés. Plus généralement dans ce même courrier, il "sollicite du ministre" qu'il lui "communique les informations" relatives "au nombre de places d'hébergement disponibles ainsi que leur localisation, aux prestations prévues dans les différents centres" ainsi qu'à "l'ensemble des moyens mobilisés (forces de l'ordre, transports des personnes, etc.) et "au sort réservé aux installations en dur que sont le centre d'accueil provisoire et le centre Jules Ferry" (centre d'accueil de jour, ndlr).

Une inquiétude particulière pour les mineurs isolés.En ce qui concerne les mineurs, il s'inquiète notamment que "rien n'ait été envisagé" pour ceux qui ont déposé une demande d'asile en vue d'une réunification familiale en Grande-Bretagne. "Rien n'indique qu'ils puissent continuer à être suivis et accompagnés dans leurs démarches après le démantèlement du camp", ajoute-t-il. "Il serait par ailleurs envisagé d'ouvrir des places en Centre d'accueil et d'orientation (CAO) réservées à ces mineurs non accompagnés", assure le Défenseur des droits, les enfants ne pouvant légalement être hébergés dans les CAO adultes ouverts pour inciter les migrants de Calais à réfléchir à une demande d'asile.