JO 2024 : deux associations s'inquiètent du sort des mineurs isolés

Les associations d'aide aux migrants Utopia 56 et Tara ont déposé une plainte mardi dénonçant un "nettoyage social" à Paris en vue des JO-2024.
Les associations d'aide aux migrants Utopia 56 et Tara ont déposé une plainte mardi dénonçant un "nettoyage social" à Paris en vue des JO-2024. © Noemie Coissac / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP
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Les associations d'aide aux migrants Utopia 56 et Tara ont déposé une plainte mardi dénonçant un "nettoyage social" à Paris en vue des JO 2024 et accusant les autorités "d'abuser de la confiance" des mineurs isolés étrangers pour "vider les rues" de la capitale, selon l'un de leurs avocats.

Les associations d'aide aux migrants Utopia 56 et Tara ont déposé une plainte mardi dénonçant un "nettoyage social" à Paris en vue des JO 2024 et accusant les autorités "d'abuser de la confiance" des mineurs isolés étrangers pour "vider les rues" de la capitale, selon l'un de leurs avocats.

"Vider les rues de Paris"

"La préfecture de la région Ile-de-France a initié, en réalité, sous couvert d'une opération visant à héberger environ 430 de ces mineurs dans des centres d'accueil situés à Paris et en région parisienne, une véritable opération de fragilisation de leur situation pour vider les rues de Paris en commettant des infractions pénales", a affirmé jeudi auprès de l'AFP Me Emmanuel Daoud.

La plainte, dont a eu connaissance l'AFP, a été déposée contre X pour abus d'autorité et faux et usage de faux, après cette opération du 19 octobre et les procédures qui ont suivi. La défense des associations avance qu'un certain nombre de ces jeunes ont reçu des convocations à la préfecture de police pour faire une demande de titre de séjour. Mais ils n'y sont pas allés, sur conseil de leurs avocats qui assurent que le titre de séjour n'est obligatoire que pour les majeurs.

"Une véritable épuration sociale"

Ces jeunes avaient été déboutés de leur demande de reconnaissance de minorité, mais avaient formé un recours auprès du juge des enfants et attendaient d'être convoqués, selon la même source.

Or, poursuit la plainte, une quarantaine d'entre eux ont ensuite reçu de la part de l'Office français de l'immigration et de l'intégration (Ofii) un courrier leur enjoignant de quitter leur hébergement car ils ne s'étaient pas présentés au rendez-vous. Selon Me Daoud, si, "à l'approche des JO", "la fin est de procéder à une véritable épuration sociale critiquable en soi et condamnable au regard du droit et des valeurs de la République, il nous appartient de rappeler que la fin ne justifie pas les moyens, a fortiori lorsqu'on représente et incarne l'État".