31% des femmes déclarent avoir déjà reçu des violences de la part de leurs compagnons. 1:27
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Charles Guyard édité par Sylvain Allemand
Pour lutter contre les violences faites aux femmes, des associations proposent et financent des refuges temporaires dans des campings. Une solution alternative permettant aux victimes de leurs conjoints de fuir le climat de terreur de leurs domiciles.
REPORTAGE

31% des femmes déclarent avoir déjà reçu des violences de la part de leurs compagnons. Face à cette situation, certaines d'entre elles n'ont pas le choix que de fuir le domicile conjugal, mais elles rencontrent souvent des difficultés pour se loger. Pour les aider, des associations proposent des solutions d'habitation temporaire dans des campings. Europe 1 est partie à la rencontre de ces femmes qui essayent de se reconstruire loin de la violence. 

"J'étais prête à dormir sous un pont". Voilà à quoi Agathe (nom d'emprunt) était prête pour ne plus avoir à subir les persécutions de son compagnon. Pendant plus de cinq ans, elle a connu l'isolement total et les violences morales. Ce calvaire a pris fin en septembre dernier, lorsque Agathe, à bout, a décidé de se rendre dans un refuge avec ses trois enfants. La mère de famille n'a pas terminé sous un pont, mais dans un camping. "Nous sommes dans le mobil-home où j'ai eu la chance d'être hébergée quand j'ai quitté mon mari", explique-t-elle. 

Une extrême vigilance

Un camping qui fait office d'une bouffée d'oxygène pour la trentenaire. Pour garantir sa sécurité, elle a l'interdiction formelle de révéler l'existence de ce camping. "Il faut que l'endroit puisse rester secret pour que d'autres femmes soient accueillies ici", confie-t-elle. L'endroit est équipé de caméras de surveillance et son accès est conditionné par la connaissance d'un code d'entrée. Malgré ce dispositif, la peur reste tapie dans l'esprit d'Agathe. "Nous devenons paranoïaques, je surveille toujours mon rétroviseur lors de mes déplacements", témoigne-t-elle. 

La confidentialité de l'endroit est aussi respectée par les employés du camping qui se font un point d'honneur à protéger les résidentes victimes de violences. "Les équipes sont prévenues que si une personne appelle et demande le nom d'une résidente, elles ne doivent pas lui révéler. Et cela, même quand on nous annonce que c'est la gendarmerie", assure Nathalie, la gérante du camping. Une vigilance qui a permis cette année à trois femmes d'être hébergées.